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L’éveil Islamique : Règles et Conseils (Partie 3/3)

الفرنسية - Français

المؤلف Mohammed ibn Othaymine ، Abdoullah Abu Hurayrah Al-Faransy
القسم كتب وأبحاث
النوع نصي
اللغة الفرنسية - Français
المفردات واقع الدعوة
Voici la troisième partie de ce livre extrêmement bénéfique qu’est l’Eveil Islamique. Cette dernière partie inclut les réponses aux questions 50 à 99, et vient clore cette liste de sagesses et de conseils bénéfiques pour toute personne impliquée de près ou de loin dans la propagation de l’Islam

التفاصيل

L'EVEIL ISLAMIQUE: REGLES ET CONSEILS Ecrit par MUHAMMAD IBN SALIH AL-UTHAYMIN TRADUIT PAR CABDULLAH AL-FARANSI REVU ET CORRIGE PAR L'EQUIPE ISLAMHOUSE Publié par Le bureau de prêche de Rabwah (Riyadh) www.islamhouse.com L'Islam à la portée de tous! Troisième partie: Conseils adressés à la jeunesse de cet éveil islamique – (2/2)51) L'OBLIGATION D'INVITER A ALLAH SANS DESESPERER Que dois-je faire si je me trouve en compagnie de mes proches pendant qu'ils regardent la télévision avec un volume élevé et que je le leur reproche sans qu'ils ne me répondent favorablement? Suis-je coupable d'un péché? Et comment faire pour inviter les jeunes qui débutent? Le devoir de tout jeune est d'appeler à Allah avec persévérance sans perdre espoir. Combien d'individus Allah (ﻷ) a-t-Il guidés alors qu'ils étaient égarés? Et combien sont ceux qu'Allah (ـ) a reformés alors qu'ils étaient mauvais? Il est donc nécessaire de persévérer dans son appel tout en patientant et en attendant un soulagement venant d'Allah (ـ). Quant au fait de s'associer à 2un groupe de gens dans un acte prohibé, ceci n'est pas permis. En conséquence, il n'est pas permis de rester à regarder la télévision si le programme diffusé contient un interdit, de même que d'écouter la radio si ce qui est diffusé contient un interdit. Ainsi, il est nécessaire de quitter le lieu en question si le conseil ne porte pas ses fruits, car le Prophète (ج) a dit: «Quiconque d'entre vous voit un mal, qu'il le change avec sa main. S'il ne peut pas, avec sa langue. Et s'il ne peut pas, alors avec son cœur» [1] Quiconque reste en présence de ceux qui désobéissent se verra inscrit l'équivalent de leurs péchés, comme Allah (ـ) l'a dit: «Quand tu vois ceux qui pataugent dans des discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d'eux jusqu'à ce qu'ils entament une autre discussion. Et si le diable te fait oublier, alors, dès que tu te rappelles, ne reste pas avec les injustes». [2] Et Allah (ـ) dit également: «Dans le Livre, Il vous a déjà révélé ceci: lorsque vous entendez qu'on renie les versets (le Coran) d'Allah et qu'on s'en raille, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu'à ce qu'ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux». [3] Il n'est donc pas permis de rester dans un endroit où on entend ou regarde quelque chose de blâmable. Cependant, tu peux rester avec ta famille à la maison en les conseillant dans la limite de tes capacités. Quant à la deuxième partie de la question, j'invite mes jeunes frères qu'Allah (ـ) a comblés de Sa guidée à s'efforcer d'attirer autant de jeunes qu'ils le peuvent vers eux, car l'influence exercée sur des jeunes par leurs semblables est plus grande que celle exercée par leurs ainés. Aussi, vous, les jeunes – qu'Allah vous bénisse – veillez autant que vous le pouvez à attirer le plus grand nombre de jeunes afin qu'Allah (ـ) les guide par votre cause. Ne vous sous-estimez pas, et ne vous précipitez pas non plus en exigeant qu'une personne déviante soit guidée du jour au lendemain. En fait, cela peut prendre plus d'une semaine, un mois ou même bien plus. Ce qui compte est que vous patientiez, et vous enjoigniez à la patience, pour que vos frères soient guidés. * * * [1] Rapporté par Muslim (49). [2] S.6, v.8. [3] S.4, v.140. 52) MON FRERE AINE SE MOQUE DE MOI A CAUSE DE MON ATTACHEMENT A MA RELIGION J'ai un frère plus âgé que moi qui se moque souvent de moi en me taxant d'hypocrite. Il dit que si je restais seul dans cette chambre, je finirais par écouter de la musique, et qu'au bout d'un certain temps je m'éloignerais de cette religion. Il m'accuse d'être touché par les insufflations [du diable]. Combien de fois l'ai-je conseillé mais il ne semble pas aimer ceux qui donnent le bon conseil. Que dois-je faire avec lui? Eclairez-moi, qu'Allah vous récompense par le bien. Il t'est obligatoire de ne pas désespérer qu'il se réforme un jour. Beaucoup de gens qui étaient dans l'erreur ont finis par été guidés par Allah (ـ). Redouble de bons conseils à son égard et offre lui certains petits livres ou cassettes qui contiennent des rappels capables de l'exhorter, il se peut qu'ainsi Allah le guide par ta cause. En fait, il a été rapporté dans un hadith authentique que le Prophète (ج) a dit à cAlî Ibn Abî Tâlib (س): «Qu'Allah guide par ta cause un seul homme est bien meilleur pour toi que de posséder des chamelles rousses». [4] Aussi, conseille le sans cesse et endure patiemment le mal qu'il t'inflige comme l'a dit Luqmân (÷) à son fils: «Ô mon enfant, accomplis la prière, commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t'arrive avec patience. Cela fait partie des fermes résolutions!» [5] * * * [4] Rapporté par Al-Bukhârî (2946) et Muslim (2406). [5] S.31, v.17. 53) LE PRECHEUR NE RECHERCHE RIEN D'AUTRE QUE LA REFORME DE SES FRERES Que dois-je faire si lorsque je conseille ma famille et mes frères, ils ne répondent pas favorablement à mon conseil et coupent court à nos discussions, sachant que cela me fait beaucoup de peine? Ce sont des choses qui arrivent et il existe tant d'autres cas similaires aussi bien chez les hommes que les femmes. En fait, certains lorsqu'on les invite à Allah (ﻷ), sentent que le prêcheur ne cherche qu'à les dominer, ou à se venger d'eux ou bien à faire triompher son propre avis, et cette pensée vient sans aucun doute de Satan. Le vrai prêcheur ne recherche rien d'autre qu'à améliorer la condition de ses frères et les guider vers la Vérité. Aussi, je voudrais dire à celui qui a posé cette question: «Patiente et espère la récompense d'Allah, et sache que tu seras récompensé pour toute forme de nuisance qui te touchera dans ta démarche de prêche». Ainsi, si le prédicateur voit son prêche accepté, il aura accompli son devoir et obtiendra la récompense qui résulte de la guidée des créatures. Le Prophète (ج) a dit à ce sujet à cAlî Ibn Abî Tâlib (س): «Rends-toi tranquillement à eux. Par Allah! Qu'Allah guide par ta cause un seul homme est bien meilleur pour toi que de posséder des chamelles rousses.» [6] Et s'il advient que sa parole soit rejetée et qu'il subisse des nuisances pour Allah (ـ), alors il se verra attribuer une récompense à deux reprises: une première fois pour ses efforts de prédication, puis une seconde pour les nuisances qu'il a subies sur le sentier d'Allah (ﻷ). En fait, les Messagers (†) ont subi des torts et ont patienté, comme Allah (ﻷ) l'a dit à Son Prophète (ج): «Certes, des messagers avant toi ont été traités de menteurs. Ils endurèrent alors avec constance d'être traités de menteurs et d'être persécutés, jusqu'à ce que Notre secours leur vînt». [7] Et toi mon frère, ne laisse pas le préjudice que te font subir les gens être un obstacle te barrant le chemin de la vérité ou te conduisant à revenir sur tes pas, car cela est l'attitude de ceux dont la foi n'est pas fermement ancrée. Allah (ـ) a dit: «Parmi les gens il en est qui disent: «Nous croyons en Allah» puis, si on les fait souffrir pour la cause d'Allah, ils considèrent l'épreuve de la part des hommes comme un châtiment d'Allah». [8] Aussi, le conseil que j'ai à donner à ce frère est le suivant: qu'il continue d'appeler à Allah (ـ) et qu'il ne désespère pas. Quant à sa famille, je leur conseille d'accepter la vérité, qu'elle provienne d'une personne plus jeune d'âge égal ou plus âgée. * * * [6] Rapporté par Al-Bukhârî (2942) et Muslim (2406) [7] S.6, v.34. [8] S.29, v.10. 54) LE PERE DOIT INVITER SES ENFANTS DE LA MEILLEURE MANIERE Certains pères de famille – qui sont dans la droiture – sont confrontés au manque de pratique religieuse de leurs enfants qui n'appliquent pas entièrement toutes les prescriptions de l'Islam. Par exemple, certains sont assidus aux prières et aux autres fondements de l'Islam mais commettent certains actes de désobéissance comme de visionner des films, de pratiquer l'usure, de manquer de temps à autre la prière en groupe [à la mosquée], de se raser la barbe... Quelle est l'attitude à adopter par un père attaché à la droiture vis-à-vis de tels enfants? Doit-il faire preuve de fermeté ou de douceur envers eux? Selon moi, il doit les prêcher avec douceur, étape par étape. Et s'ils commettent plusieurs actes de désobéissance, qu'il se focalise en priorité sur le pire d'entre eux et qu'il multiplie les discussions à ce sujet jusqu'à ce qu'Allah (ـ) facilite les choses pour qu'ils délaissent cet acte. S'il n'arrive pas à les convaincre, qu'il sache que les péchés sont de nature diverses: pour certains d'entre eux, il est impossible de faire avouer à son fils que c'est un péché car il continue à le commettre, et pour d'autres, il en sera autrement. Dans ce cas, si deux mauvaises choses sont présentes de manière inévitable ou l'une d'entre elles seulement, alors l'équité et la vérité consiste à rechercher la moins pire d'entre elles. Toutefois, il existe un autre problème à l'inverse de cette question, à savoir que certains jeunes sont confrontés à la déviance de leurs pères alors qu'eux sont droits, et qui sont en contradiction avec eux sur beaucoup de sujets. Mon conseils à ces pères de famille est qu'ils craignent Allah (ﻷ) en ce qui les concerne ainsi que leurs enfants, qu'ils réalisent le bienfait que représente la voie droite qu'ont empruntée leurs enfants et qu'ils remercient Allah pour cela, car le caractère vertueux de leurs enfants leur sera bénéfique dans la vie d'ici-bas et après la mort. Le Prophète (ج) dit à ce sujet: «Quand l'homme meurt, son œuvre s'interrompt sauf dans trois choses: une aumône continue, ou une science dont les gens tirent profit, ou un enfant vertueux qui invoque pour lui». [9] Ensuite, je m'adresse aux fils et aux filles en leur disant que si leurs pères ou mères leur ordonnent d'accomplir un péché, alors qu'ils ne les écoutent pas, car leur obéir n'est pas obligatoire dans ce cas, et le fait de s'opposer à eux n'est pas considéré comme un manque de bienfaisance – même si cela les met en colère. Au contraire, agir de la sorte est une marque de bonté et de bienfaisance à leur égard car cela réduit le péché et le crime dont ils seraient coupables si vous accomplissiez le mal qu'ils vous ordonnaient de faire. Et s'ils ordonnent à leurs enfants de délaisser des bonnes actions dont le délaissement ne constitue pas un acte d'insubordination, il est nécessaire d'apprécier ce qui est le plus bénéfique. Si l'enfant estime qu'il vaut mieux ne pas aller dans leur sens, alors qu'il agisse ainsi tout en montrant en apparence qu'il est d'accord avec eux et en essayant de dissimuler ses bonnes actions ou admettre qu'elles ne sont pas obligatoires. En revanche, s'il ne lui est pas possible de les dissimuler, qu'il les fasse devant eux en faisant tout pour les convaincre, par exemple en leur disant qu'ils ne subiront aucun tort par le fait qu'il commette cette bonne action, et que lui-même ne subira aucun tort, ou bien en utilisant d'autres arguments persuasifs similaires. * * * [9] Rapporté par Muslim (1631). 55) COMMENT CONCILIER ENTRE LA CONDAMNATION DU BLAMABLE, L'ENTRETIEN DU LIEN DE PARENTE ET LA PREDICATION? Comment pouvons-nous concilier la condamnation du blâmable avec le maintien des liens de parenté et la prédication avec gentillesse et de douceur? La personne sage est capable de concilier la condamnation du blâmable avec le maintien des liens de parenté et l'invitation à Allah (ـ) en faisant preuve de gentillesse. Ainsi elle réprouve à certains moments [des actes condamnables] et se retient de le faire à d'autres moments, lorsque cela entraine vers un bien. Prenons ainsi l'exemple d'un homme dont le père commet certains actes répréhensibles. Il lui est tout à fait possible de commencer par traiter son père de manière attentionnée en satisfaisant ses besoins et en lui rendant service dans les choses permises de la vie quotidienne. Puis, il peut en profiter pour lui glisser de temps à autres certains rappels en lui disant par exemple que lorsqu'un individu accomplit telle ou telle chose, ceci a pour effet de diminuer sa foi et qu'il peut mériter le châtiment dans cette vie avant celle de l'au-delà. Il se peut que le père prenne alors conscience que ce messager lui est en fait adressé personnellement, et qu'au final, il ressente de l'amour pour son fils pour sa gentillesse et pour lui avoir présenté les choses sous forme d'insinuation et non pas de manière directe, et qu'Allah le guide ainsi à se réformer. * * *56) VEILLE A CONSEILLER TON VOISIN QUI N'ACCOMPLIT PAS LA PRIERE EN GROUPE Comment puis-je conseiller mon voisin qui n'accomplit pas la prière en groupe à la mosquée? La voie à suivre pour aider ce voisin qui ne prie pas en groupe à se réformer est que ce frère continue à le conseiller, à lui rendre visite et à le convier chez lui. Et qu'il établisse une relation avec lui. Puis, une fois que les cœurs se seront accoutumés l'un à l'autre, et que les conditions seront favorables, l'individu acceptera plus facilement [le conseil]. Dès lors, il peut l'informer que le Prophète (ج) avait prévenu qu'il était sur le point de se déplacer en personne pour brûler les demeures de ceux qui n'assistaient pas à la prière obligatoire en groupe. Qu'il mette en garde ce voisin contre son délaissement de la prière en groupe, et qu'il lui explique que la prière à la mosquée avec le groupe est vingt-sept fois meilleure que celle de l'individu isolé. Et qu'il utilise toute autre forme d'incitation ou d'intimidation, afin qu'Allah (ـ) le guide. Au cas où il ne répondrait pas favorablement à cet appel après maintes tentatives, qu'il fasse part de ce cas aux personnes responsables, afin qu'il se dégage de toute responsabilité. * * *57) L'OBLIGATION DE PRECHER QUITTE A SUBIR LES MOQUERIES DES AUTRES Quel jugement porter sur ceux qui se moquent de moi lorsque je les invite à Allah (ﻷ)? M'est-il permis de rompre les liens avec eux, car ils m'ont signifié qu'il fallait que je m'occupe exclusivement des gens de ma famille? Il est obligatoire pour le prêcheur d'appeler à Allah (ـ) même s'il subit les moqueries des gens. Nûh (Noé), le premier des Messagers (÷) a essuyé les railleries de son peuple et disait malgré cela: «Si vous vous moquez de nous, eh bien, nous nous moquerons de vous». [10] Et cette parole d'Allah (أ) n'est étrangère à personne: «Les criminels riaient de ceux qui croyaient, et, passant près d'eux, ils se faisaient des œillades, et, retournant dans leurs familles, ils retournaient en plaisantant, et les voyant, ils disaient: «Ceux-là sont vraiment égarés». Or, ils n'ont pas été envoyés pour être leurs gardiens. Aujourd'hui, donc, ce sont ceux qui ont cru qui rient des infidèles. Sur les divans, ils regardent». [11] Il est donc obligatoire de leur faire le prêche quitte à être tourné en dérision. Toutefois, je suis d'avis qu'il te serait préférable de t'adresser à eux de manière individuelle, l'un après l'autre. Et agis ainsi afin de casser l'effet de groupe, car il se peut que la sagesse se trouve dans cela. * * * [10] S.11, v.38. [11] S.83, vv.29 à 35. 58) CE QUI EST VALABLE POUR LES HOMMES L'EST EGALEMENT POUR LES FEMMES Est-ce que prêcher est obligatoire pour la femme? Et dans quel domaine peut-elle prêcher? Il est nécessaire de comprendre une règle: ce qui est établi comme étant valable pour les hommes l'est également pour les femmes, de même que ce qui est établi comme étant valable pour les femmes l'est également pour les hommes sauf en cas de preuve allant à l'encontre de cela. Pour illustrer un cas dans lequel les hommes sont visés spécifiquement par une règle, prenons le hadith rapporté par cAïshah (ل) dans lequel elle dit: - «Ô Messager d'Allah, y a-t-il un Jihâd pour les femmes?» - Ce à quoi il répondit: «Oui, un Jihâd sans combat: le Pèlerinage et la cUmrah» [12]. Et ceci est une preuve que le Jihâd, lorsqu'il consiste à combattre les ennemis, est obligatoire pour les hommes et non pas pour les femmes. Le Prophète (ج) a également dit: «Le meilleur des rangs des hommes est le premier, et le moins bon d'entre eux est le dernier. Le meilleur des rangs des femmes et le dernier est le moins bon d'entre eux est le premier». [13] Parmi les exemples dans lesquels les femmes sont spécifiées par une règle, on retrouve la permission qui leur a été donnée de porter de l'or et de la soie, autorisation qui leur est réservée. En somme, le principe de base est que ce qui est établi comme étant valable pour les hommes l'est également pour les femmes, qu'il s'agisse d'obligations ou d'interdictions. Et ce qui est établi comme étant valable pour les femmes l'est également pour les hommes. En conséquence, quiconque accuse un homme d'avoir forniqué se verra infliger une sanction de quatre-vingts coups de fouet, alors que le verset qui exprime ce jugement ne mentionne que ceux qui accusent les femmes chastes et innocentes [et non pas les hommes]: «Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes chastes sans produire par la suite quatre témoins, punissez-les de quatre-vingts coups de fouet». [14] Observons à présent le cas de la prédication: s'adresse-t-il à un genre spécifique ou bien est-il général et partagé? Ce qui ressort du Livre d'Allah (ﻷ) et de la Sunnah de Son Messager (ج) est que le jugement est d'ordre général et qu'il s'adresse aux deux genres. Il faut toutefois préciser que les circonstances dans lesquelles la femme doit prêcher diffèrent de celles des hommes. Ainsi, la femme prêche au sein d'une communauté de femmes et non pas d'hommes, dans le domaine où elle est habilitée à le faire, comme par exemple dans les écoles et les mosquées. * * * [12] Rapporté par Ahmad (165/6), par Ibn Mâjah (2901) et par Ad-Dâraqutnî (284/2). [13] Rapporté par Muslim (440). [14] S.24, v.4. 59) REGARDE OU SE SITUE L'INTERET Mon mari m'ordonne de finir mes études afin que je devienne prêcheuse chez les femmes, mais de mon côté je souhaite plutôt m'occuper de mon foyer et de mes enfants et mettre un terme à mes études. Est-il sage d'obéir à mon mari ou d'abandonner mes études? Je pense qu'il faut que tu regardes là où se situe l'intérêt. Est-ce que ta présence dans le foyer en journée est nécessaire? Par exemple, y a-t-il des enfants en bas âge qui ont besoin d'attention particulière? Dans ce cas par exemple, ta présence au foyer est meilleure pour toi que de sortir pour étudier, car le Prophète (ج) a dit: «Commence par toi-même puis par ceux qui t'entourent». [15] Tu es responsable de la garde de tes enfants et du bien-être de ton foyer, et ceci est une obligation. Quant à la prédication, c'est une obligation collective et il y a probablement un nombre suffisant de femmes qui s'en chargent. S'il est possible de combiner les deux, de sorte à devenir prêcheuse même en dehors du cadre de l'école, alors c'est un bien. Puis, je voudrais à l'occasion mettre en garde mes frères contre le fait d'employer des femmes domestiques [16], qu'elles soient musulmanes ou non, car cela est source de nombreux actes d'immoralité: 1) Beaucoup d'entre elles viennent de leur pays sans tuteur légal («mahram»), or le voyage de la femme sans représentant légal n'est pas permis, comme cela a été établi dans le hadith relaté par Ibn cUmar (ج) dans lequel le Prophète (ج) a dit: «La femme ne peut voyager qu'accompagnée d'un mahram». [17] 2) Cette domestique est informée des secrets du foyer et finit par les connaître, et il se peut même que ses services soient loués afin qu'elle s'informe sur les secrets des musulmans. 3) Leur présence habitue les femmes à la paresse, à l'inaction et à l'oisiveté, or ceci est nuisible pour elles et pour leur intellect. La femme reste ainsi assise à rien faire, son esprit s'abrutit et sa mémoire s'affaiblit. 4) Certaines de ces domestiques sont jeunes et belles et sont source de tentation, que ce soit du côté de l'homme en question ou de ses enfants s'il en a, et beaucoup de gens nous ont fait état du grand désordre que cela peut engendrer. 5) Beaucoup de ces domestiques se présentent aux hommes dans leurs demeures le visage dévoilé, avec les mains, les bras, les pieds et les jambes découverts. Et tout ceci est strictement interdit. Aussi, nous devons mettre en garde rigoureusement contre le fait d'employer des domestiques. Si nécessité se fait ressentir, alors certaines conditions sont nécessaires: 1) La première condition: que la femme soit accompagnée de son représentant légal. 2) La deuxième condition: que l'on ne craigne pas de succomber à la tentation. 3) La troisième condition: qu'il y ait une réelle nécessité à faire venir cette domestique. * * * [15] Rapporté par As-Suyûtî en ces termes, et par Muslim (997) dans une autre version. [16] NdR: L'auteur se réfère ici à une pratique répandue dans son pays, qui ne concerne peut-être pas la majorité des lecteurs francophones. [17] Rapporté par Al-Bukhârî (1862) et par Muslim (1341). 60) COMMENT LA FEMME PEUT-ELLE PRECHER SES SEMBLABLES PARMI LES SŒURS? Comment la femme peut-elle appeler ses sœurs à s'accrocher fermement à cette religion? Et leur est-il préférable de se regrouper dans les maisons de certaines d'entre elles ou bien à la mosquée? Mon opinion sur le sujet est que les femmes peuvent prêcher à Allah (ﻷ) tout comme les hommes. Cependant, étant donné le fait que la femme ne peut pas sortir aussi facilement que l'homme, elle ne lui est pas comparable en tout point. Toutefois, les écoles et les facultés dans lesquelles nombre de femmes étudient sont des endroits potentiels pour inviter à Allah. Quant au fait d'organiser un rassemblement entre femmes dans une maison dans le but de s'instruire dans la religion, je ne préfère pas me prononcer sur ce cas, car si je devais peser le pour et le contre, j'arriverais à la conclusion qu'il est préférable que la femme reste chez elle, étudie la science et lise des livres dans la mesure du possible, à moins que ces femmes habitent dans des maisons proches – comme des voisines de palier par exemple – alors dans ce cas, cela ne poserait pas grand problème. En revanche, si cela nécessite qu'elle prenne la voiture ou qu'elle doive se rendre loin pour assister à un rassemblement avec des femmes, alors je ne me prononce pas sur ce cas et préfère consulter à Allah (ﻷ) pour qu'Il m'oriente à émettre l'avis correct. * * *61) LES FONDEMENTS DES GENS DE LA SUNNAH ET DU CONSENSUS DANS LES SUJETS DE DIVERGENCE Quelles sont les fondements des gens de la Sunnah et du Consensus dans les sujets de divergence? Et comment peut-on définir quels sont les sujets de divergence? Les fondements des gens de la Sunnah et du Consensus dans les sujets de divergence stipulent que lorsqu'une divergence d'opinion a pour origine un effort d'interprétation personnelle, et que le sujet peut prêter de manière légitime à l'interprétation, alors les uns doivent accepter que d'autres soient en désaccord et ils ne doivent pas considérer ce désaccord comme une divergence de fond qui nécessite la division et l'inimitié. Et quiconque a une opinion opposée à la mienne en se fondant sur une preuve n'est pas en réalité en opposition avec moi, car la méthodologie appliquée est unique, que je m'oppose à lui avec ma preuve ou qu'il s'oppose à moi avec la sienne. Ainsi, nous nous situons sur un même niveau, et la divergence n'a jamais cessé d'exister dans la communauté depuis l'époque du Messager (ج) jusqu'à nos jours. Quant aux sujets qui ne prêtent pas légitimement à la divergence [et à l'interprétation], ce sont ceux sur lesquels les compagnons et les tâbicîn (NdR: la génération d'après les compagnons) se sont accordés, comme les questions de croyance à propos desquelles certaines sectes se sont égarées, et dans lesquelles le désaccord n'a vu le jour et ne s'est répandu qu'après les «premiers siècles [18]», même s'il arrivait que cette divergence existait déjà à l'époque des compagnons sans être répandue. Toutefois, il faut bien comprendre que lorsque nous employons l'expression «l'époque des compagnons», cela ne signifie pas que tous les compagnons soient morts durant celle-ci. En fait, le terme «époque» désigne la période durant laquelle la majorité d'entre eux a vécu. Comme vous le savez, Allah (ـ), de par Sa Sagesse, fait que les générations s'entrecoupent. Ainsi, si on dit que l'époque des compagnons n'est pas révolue tant qu'ils ne sont pas tous morts, nous empiéteront sur une grande partie de l'époque de ceux qui les ont suivis. Sheikh Al-Islâm Ibn Taymiyah (/) a dit: «On considère qu'une époque s'éteint lorsque la plupart de ses contemporains ont disparu». Ainsi, lorsque la plupart des compagnons sont décédés et qu'il n'en restait plus que quelques dizaines ou centaines, leur époque s'est éteinte. Ceci est également valable pour les tâbicîn, et ceux qui ont suivi ces derniers jusqu'à aujourd'hui. Ainsi, les «premiers siècles» se sont tous éteints sans que l'on ait trace à leur époque d'une divergence comme celle d'aujourd'hui sur les questions de croyance. En conséquence, ceux qui nous contredisent dans ce qui touche aux sujets liés à la croyance vont à l'encontre de ce sur quoi étaient les compagnons et de ceux qui les ont suivis. Et il convient de les contredire et de ne pas accepter leur divergence d'opinion. Quant aux questions pour lesquelles une divergence a été observée au temps des compagnons, et où l'interprétation était justifiable, alors il est obligatoire que cette divergence perdure à notre époque. Le Prophète (ج) a dit: «Si le juge fait un effort d'interprétation et juge correctement, il aura deux récompenses, et s'il fait un effort d'interprétation et se trompe, il aura alors une récompense» [19]. Si quelqu'un venait à demander si la divergence d'opinion à propos des attributs d'Allah (ـ) est permise? Nous répondrions: «Non, car cette divergence d'opinion ne rentre pas dans le cadre de la voie suivie par les compagnons. En effet, jamais deux compagnons n'ont divergé sur les attributs d'Allah (ـ). Ils ont tous attesté que les attributs d'Allah (ـ) sont réels et qu'ils doivent être pris comme ils sont, sans chercher à faire de comparaison. Et la preuve à ce sujet est qu'il n'y a jamais eu de leur part une divergence sur l'explication des versets et des hadiths traitant de tels attributs. Aussi, si une telle divergence n'a pas eu lieu, cela signifie qu'il s'agit de l'avis qu'ils ont adopté. En fait, le Coran est en langue arabe, tout comme la Sunnah, et ils connaissaient bien cette langue. Aussi, si rien n'a été rapporté de leur part qui soit en contradiction avec la signification apparente d'un verset ou d'un hadith, alors nous en déduisons qu'ils allaient dans le sens apparent de tel verset ou tel hadith. Et c'est pour cela que nous rejetons la parole de tous ceux qui vont à l'encontre de la voie des pieux prédécesseurs au sujet des attributs d'Allah. Et si vous le voulez, dites même dans tout ce qui touche à la foi: la foi en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour Dernier, à la Prédestination bonne ou mauvaise. Ainsi, quiconque contredit ce sur quoi étaient les compagnons dans ces six dimensions, nous le rejetons et ne le reconnaissons pas. * * * [18] NdR: il existe plusieurs avis sur cette désignation, certains savants anciens situent la fin de cette époque entre les années 200 et 300 après l'Hégire. [19] Rapporté par Al-Bukhârî (7352) et par Muslim (1716). 62) LA DIVERGENCE D'OPINION EST INEVITABLE, MEME SI LES QUESTIONS SUJETTES A DIVERGENCE ONT ETE ANALYSEES ET VERIFIEES Pourquoi est-ce que les questions qui prêtent à divergence ne sont pas analysées et vérifiées afin que le prêcheur puisse distinguer les avis corrects, et la parole de la communauté soit rassemblée? Je pense que si nous voulions rassembler tous les savants d'un pays donné, une divergence d'opinions en ressortirait inévitablement. Quand bien même nous avions parfaitement établi et vérifié les problématiques sujettes à désaccord, cette divergence aurait inévitablement lieu. Toutefois, il leur serait obligatoire de craindre Allah (ـ) autant que possible et de faire en sorte que ce qui les pousse à accepter l'opinion d'un savant s'opposant à un autre ne soit pas la passion, mais plutôt la quête de guidée. En outre, lorsqu'on est confronté à une divergence d'opinions entre les savants, il est souhaitable de prendre l'avis de celui qu'on considère comme étant le plus proche de la vérité, de par sa science, sa pratique de la religion, et son honnêteté intellectuelle. Quant au fait de vouloir rassembler les gens derrière un même avis, il apparaît clairement que ceci est irréalisable. * * *63) TROIS RAISONS QUI POUSSENT LE JURISCONSULTE A REFUSER DE PRONONCER UN VERDICT RELIGIEUX Que signifie le fait qu'un jurisconsulte ne prononce pas un verdict religieux particulier? La question est à comprendre sous cette forme: quelles sont les raisons de cette abstention? L'origine de cette abstention se retrouve parfois dans le fait que les preuves apparaissent en contradiction pour le jurisconsulte, comme c'est le cas lorsque certains rendent un acte obligatoire là où d'autres l'interdisent, ou bien déclarent licite ce que d'autres ne considèrent pas comme tel. Et c'est pour cela que le mufti ne délivre pas de verdict religieux. Il s'agit là d'une partie de l'explication. Une autre raison pour ne pas prononcer d'avis religieux est liée non pas au caractère contradictoire des preuves mais à leur applicabilité au cas de figure présenté. Les problématiques à résoudre sont: est-il possible de l'appliquer à ce cas de figure? Ou bien est-ce impossible? Ou est-ce possible dans certaines circonstances...? La troisième raison est par exemple lorsque le mufti sait que le verset ou le hadith indique clairement le caractère obligatoire d'un acte, et que la preuve s'applique bien à la situation présente, mais qu'en même temps, il ne voit pas d'intérêt à se prononcer dans ce sens. Il préfère s'abstenir afin de se repousser un mal qui pourrait découler d'un tel verdict. Et ceci est fréquemment cité dans les récits des pieux prédécesseurs (ش) comme dans celui de cUmar Ibn Al-Khattâb (س), qui est celui qui avait l'expérience la plus avancée dans ce domaine, puisque la période de son califat avait duré longtemps. Il était ainsi sage et souvent guidé à la vérité lorsqu'il délivrait un avis. Par exemple, il a interdit à une personne qui a répudié sa femme trois fois d'un seul coup de la récupérer en tant qu'épouse et il l'a jugée illicite pour lui, bien qu'à l'époque du Messager (ج), d'Abû Bakr (س) et durant deux années du califat de cUmar (س), une telle manière de divorcer était comptabilisé comme un divorce unique. Cependant, cUmar (س) a considéré à l'époque qu'il valait mieux interdire aux gens de récupérer leurs femmes [après un tel divorce] pour répondre efficacement à l'intérêt qu'il avait perçu à son époque. Ceci nous donne donc trois causes: une contradiction entre les preuves, le problème d'applicabilité des preuves à un cas de figure, ou un conflit entre les différents intérêts. * * *64) LA NECESSITE DE JOINDRE NOS EFFORTS AFIN D'ENRACINER ET D'ANCRER FERMEMENT CE REVEIL L'éveil islamique auquel nous assistons en ce moment est-il une simple réaction à la perversion et l'éloignement des gens de la voie d'Allah (ـ) comme la décrivent certains? Ou bien a-t-il une base fermement plantée et enracinée qui fait qu'il donnera ses fruits si Allah le veut? Je crois pouvoir distinguer deux causes pouvant expliquer ce réveil. 1) La première cause: le désir de revenir à l'Islam, qui se manifeste généralement chez les penseurs. En effet, les gens doués de raison observent la condition humaine aujourd'hui – et je ne restreins pas cela uniquement aux communautés musulmanes ou arabes mais c'est le cas chez l'ensemble des communautés – et tirent des leçons de sa décadence, son désordre, son stress et ses maladies mentales. Ils en concluent qu'il n'y a pas de solution à ces problèmes si ce n'est dans le fait de s'accrocher à la législation divine, celle qu'Il a révélé comme lumière pour les créatures, celle avec laquelle les gens se guident dans les aspects théoriques et pratiques de leurs vies. Allah (ـ) dit d'ailleurs à ce sujet: «Ô gens! Certes, une preuve évidente vous est venue de la part de votre Seigneur. Et Nous avons fait descendre vers vous une lumière éclatante». [20] Et l'homme dont la relation avec Allah (ـ) est entretenue ressent exactement cela: réjouissance et sérénité, accompagnés de lumière, que ne peuvent ressentir ceux qui s'éloignent. Comme l'a dit Allah (ـ): «Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une vie agréable». [21] Ainsi, ces individus doués de raison et d'intelligence ont vu que de continuer sur les même déviance de mœurs, corruption de croyance et libertinage d'opinion que ceux des gens ou de la plupart d'entre eux conduisait l'humanité à la destruction. Ils ont compris qu'il fallait impérativement que l'homme se réfère à un guide et une référence avec laquelle s'orienter et sont ainsi revenus à l'Islam. On espère beaucoup de bien de telles personnes car elles sont revenues [à la religion] par conviction, après étude et avec clairvoyance. 2) La deuxième cause: la reproduction sociale, par laquelle les gens s'imitent les uns les autres. Un jeune voit son frère, son cousin, son voisin ou son ami se diriger dans une voie qui est bonne, il en fera de même. Il se peut ensuite que cette habitude prenne racine dans son cœur, qu'il y trouve une source d'apaisement, qu'il soit convaincu de son bien-fondé et qu'il reste ainsi constant dans cette voie. Mais il se peut également que le diable l'égare et son désir de droiture finisse par s'éteindre avant qu'il ne dévie dans d'autres directions. Ces deux facteurs constituent selon moi la cause de ce réveil. Malgré cela, il nous est obligatoire de joindre nos efforts afin d'enraciner et d'ancrer fermement cet éveil, et de le canaliser dans la bonne direction tant par la science que par les actes. Certains ont énormément profité de cet éveil sur le plan intellectuel, mais font preuve d'une de laxisme et de négligence quand il s'agit d'orienter, d'éduquer et d'être un exemple de mise en pratique. A certaines occasions, certains se laissent emporter par leur fougue et l'amour du bien qu'ils portent dans leur cœur et leur engouement à faire que les autres deviennent de bons pratiquants dans la religion d'Allah sans toutefois évaluer l'état des gens et le remède adapté à leurs circonstances, bien que la voie de la sagesse soit celle avec laquelle est venue la Législation. Aussi, si nous réalisons que lorsqu'Allah (ـ) a envoyé Muhammad (ج), il n'a pas apporté la législation complète en une semaine, ni en un mois, ni une année. Non, il est resté à La Mecque treize années sans qu'aucun pilier de l'Islam ne leur soit rendu obligatoire hormis la double attestation de foi et la prière, [la prescription] de l'aumône légale étant un sujet de divergence. Puis, lorsque le jeûne du mois de Ramadan fut prescrit, cette obligation s'imposant à eux prit la forme d'un libre choix entre jeûner et nourrir un pauvre, et ce n'est que plus tard que le jeûne devint obligatoire pour chacun. Puis, le pèlerinage ne fut rendu obligatoire qu'après la conquête de La Mecque, de sorte à ce que les gens ne soient pas gênés pour s'y rendre. Dans tous les cas, quiconque perçoit la sagesse d'Allah (ـ) dans Sa prescription graduelle de la législation appréciera qu'il est impossible de faire passer les gens de l'erreur à la vérité du jour au lendemain. Aussi, quiconque comprend cela sera en mesure – grâce à la science qu'Allah (ـ) lui a donnée – d'orienter les gens vers le bien avec la sagesse, la bonne exhortation, la patience, la prudence et des attentes réalistes quant au temps nécessaire pour qu'ils se mettent sur la voie de droiture. Et quiconque cherche que les gens se réforment en une journée aura certes remis en cause la sagesse d'Allah (ﻷ) et aura contredit Sa religion. Il est donc nécessaire d'évaluer correctement la situation et de ne pas comparer les gens à sa propre personne afin de pouvoir réformer les serviteurs d'Allah (ﻷ) qui se sont corrompus. * * * [20] S.4, v.174. [21] S.16, v.97. 65) RIEN DANS LE CORAN OU LA SUNNAH AUTORISE LA MULTIPLICATION DES GROUPES ET DES PARTIS Existe-t-il des textes dans le Livre d'Allah et la Sunnah de Son Prophète qui autorisent la multiplication des groupes et des partis? Il n'y a rien dans le Livre et la Sunnah qui autorise la multiplication des groupes et des partis. On y trouve une condamnation de cela. Allah (ـ) a dit: «Ceux qui émiettent leur religion et se divisent en sectes, de ceux-là tu n'es responsable en rien: leur sort ne dépend que d'Allah. Puis Il les informera de ce qu'ils faisaient» [22] et aussi «chaque parti exultait de ce qu'il détenait». [23] Et il n'y a pas de doute que de tels partis vont à l'encontre de ce qu'Allah (ﻷ) a ordonné et a encouragé à faire dans Sa parole: «Cette communauté, est la vôtre, une seule communauté, tandis que Je suis votre Seigneur. Craignez-Moi donc». [24] Et ceci est d'autant plus vrai lorsque l'on observe les conséquences de cette division et de ce sectarisme, en voyant comment chaque secte ou parti salit la réputation de l'autre, l'insulte et l'accuse de perversité. Et cela va parfois même plus loin. C'est pourquoi je considère ce sectarisme comme étant une erreur. Quant à ceux qui affirment qu'il est impossible à la prédication de se renforcer et de se propager si ce n'est sous la direction d'un parti, nous leur répondons que cette parole est erronée et qu'en réalité la prédication se renforce et se propage chaque fois que les gens s'accrochent plus au Livre d'Allah (ﻷ) et à la Sunnah du Messager d'Allah (ج) et qu'ils intensifient leur imitation du Prophète (ج) et des califes bien-guidés. * * * [22] S.6, v.159. [23] S.30, v.32. [24] S.23, v.52. 66) LA MULTIPLICATION DES GROUPES EST UN PHENOMENE D'ORDRE «PATHOLOGIQUE» Est-ce que le grand nombre de groupes islamiques sur le devant de la scène est un signe négatif ou positif? La multiplication des groupes est un phénomène d'ordre pathologique et non pas un indice de santé. Selon moi, il faut que la communauté islamique soit un parti unique, qui prenne source dans le Livre d'Allah et la Sunnah de Son Messager (ج). [Notez] que je ne cherche pas par cela à forcer les gens à avoir une opinion unique [sur chaque sujet], car ceci est clairement impossible du fait que la divergence d'opinions existe et qu'elle était déjà présente à l'époque des compagnons (ش) et du Prophète (ج) durant son vivant. Ainsi, ceux à qui le Messager d'Allah (ج) a dit: «que personne parmi vous n'accomplisse la prière d'Al-cAsr ailleurs que chez les Banû Qurayzha» [25] et qui sont sortis de Médine jusqu'à ce que le temps de la prière les rattrape, se sont divisés quant à la manière d'interpréter ce texte. Certains parmi ont jugé bon de retarder la prière jusqu'à ce qu'ils arrivent à Banû Qurayzhah, quitte à la retarder en dehors de son heure, d'autres ont jugé bon d'accomplir la prière dans son temps même s'ils n'avaient pas encore rejoint Banû Qurayzhah. Ceci est alors parvenu aux oreilles de Prophète (ج), qui n'a fait de reproche à aucun d'entre eux. L'essentiel est que la divergence d'opinions est un fait inévitable. La divergence qui est à craindre réside dans la différence d'orientation religieuse, qui a lieu lorsque chaque groupe considère être sur une voie autre que celle de son frère, le conduisant à parler sur lui, l'insulter, voire le considérer comme étant sorti de l'Islam, car il n'est pas sur la voie qui est la sienne. Et un tel agissement est sans aucun doute contraire à la voie des croyants, car les croyants sont des frères vivant en harmonie même lorsqu'ils divergent dans leurs opinions. Je dis même qu'à partir du moment où la divergence d'opinions est basée sur une preuve, alors il ne s'agit pas d'une divergence; car les deux parties ont agissent selon la preuve. Ils sont donc du même avis mais divergent sur la manière d'interpréter la preuve. Or une telle divergence d'interprétation est une chose qui existe bel et bien chez les fils d'Adam, elle n'est ni mauvaise ni susceptible de conduire à une division des cœurs si l'intention est bonne. * * * [25] Rapporté par Al-Bukhârî (1770). 67) LA POSITION DU MUSULMAN VIS-A-VIS DE LA MULTIPLICATION DES GROUPES Nous sommes témoins à notre époque de beaucoup de discussions autour des groupes islamiques qui appellent à Allah (ﻷ), comme les Tablîghs, les Frères Musulmans et les Salafis. Lequel de ces groupes devons-nous suivre? Et quelle position doit adopter le musulman vis-à-vis de la divergence entre ces groupes? Par Allah! Ce que je pense personnellement de cela est qu'il s'agit d'une affaire bien douloureuse et attristante, et il est à craindre que ce renouveau et cet éveil islamique ne fasse marche arrière et s'estompe, avant de se disloquer et de se paralyser. De fait, lorsque les gens se divisent, ils sont comme Allah (ـ) l'a décrit: «et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force.» [26]. S'ils se divisent et se disputent, ils fléchiront et échoueront, leur force s'en ira et ils n'auront aucun poids. Et les ennemis de l'Islam - parmi ceux qui se donnent le titre de musulman en apparence, ou parmi les ennemis en public comme en privé - se réjouissent d'une telle division, et ils en alimentent le feu. Ils se rendent auprès d'untel et disent: «celui-ci a commis cette erreur, et celui-là a commis une autre» en jetant l'inimitié et la haine entre ces frères prêcheurs. Ainsi, notre devoir est d'adopter une position ferme contre le stratagème de ces ennemis d'Allah (ـ), de Son Messager et de Sa religion en s'unifiant comme une seule et même communauté. Il faut aussi que nous nous rencontrions et apprenons les uns des autres, que nous nous établissions comme un prêcheur unique. La manière d'y parvenir est que se regroupent dans chaque pays les responsables religieux dont la parole a un poids au sein de leur communauté, qu'ils étudient les circonstances, et qu'ils se mettent d'accord sur une ligne de conduite à adopter qui implique tout le monde et ce, même si la mise en pratique doit diverger, car cela n'a pas d'importance. Ce qui compte est que nous soyons des frères qui s'accordent sur la vérité et qui s'apprécient mutuellement. Et quand à la question au sujet du meilleur de ces groupes, je dis que si je me mets à prétendre qu'un tel groupe est meilleur, je ne ferai en fait qu'approuver cette division, alors qu'en réalité je ne l'approuve pas. Je considère que notre devoir est que nous nous penchions sur notre cas avec une approche véridique et sincère envers Allah (ـ), Son Livre, Son Messager (ج), les dirigeants musulmans ainsi que le grand public musulman, et que nous ne formions qu'un seul et même bloc. La vérité – louange à Allah – est claire et elle n'échappe à personne sauf à un homme qui s'en détourne ou un orgueilleux. Quant à celui qui l'accepte avec soumission et obéissance, alors il n'y a pas de doute qu'il y sera guidé avec succès. * * * [26] S.8, v.46. 68) IL N'EST PAS CONVENABLE DE DIVISER LA COMMUNAUTE [EN DISANT]: «UNTEL EST UN FRERE MUSULMAN, UNTEL EST UN TABLIGH, UNTEL EST UN SALAFI» Est-ce que le fait de s'affilier au groupe des Frères Musulmans ou des Tablîghs dans notre pays est correct ou non? Je pense que ceci est une erreur, et qu'il n'est pas convenable de diviser la communauté [en disant]: «untel est un Frère Musulman, et celui-ci est un Tablîgh, et celui-là un Salafi». Nous aspirons tous à être une communauté unique sous un même emblème qui est l'Islam tel que transmis par le Prophète (ج). Et il est obligatoire pour quiconque d'appliquer les règles de cette religion conformément à la Sunnah du Messager (ج), et celle-ci est accessible à ceux qui cherchent la guidée. Allah (ـ) a dit: «En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la méditation. Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir?». [27] * * * [27] S.54, v.17. 69) IL EST OBLIGATOIRE DE FORMER UN SEUL ET MEME GROUPE ET QUE LA COMMUNAUTE NE SE DIVISE PAS EN CLANS Quelle est votre position vis-à-vis de ceux qui appellent à s'affilier au groupe des Frères Musulmans ou à celui des Tablîghs au nom de la fraternité et de l'amour en Allah? Si un individu appelle à ces deux groupes en ayant comme base l'amour et la fraternité en Allah, alors cela part d'une intention saine – c'est-à-dire le fait qu'il aime que les Musulmans soient des frères s'aimant mutuellement en Allah (ﻷ). En revanche, le fait qu'il appelle et s'affilie à un groupe particulier n'est pas correct. Je pense qu'il faut que les deux groupes ne forment qu'un seul groupe afin que nous ne nous divisions pas. * * *70) IL N'EST PAS PERMIS DE PRETER SERMENT D'ALLEGEANCE A DEUX PERSONNES DIFFERENTES Est-il permis à un individu de prêter deux serments d'allégeance en même temps: un envers le gouverneur du pays et un autre envers le chef d'un groupe? Il n'est permis à qui que ce soit de prêter deux serments d'allégeance en même temps: un envers le gouverneur du pays, et un envers le chef du groupe auquel il est lié. Et la parole du Prophète (ج) à propos des voyageurs: «Si trois individus partent en voyage, qu'ils désignent l'un d'entre eux comme chef» [28] ne veut pas dire qu'ils lui prêtent leur serment d'allégeance, mais plutôt qu'il est indispensable au groupe d'avoir une personne dont la parole prime sur les autres afin qu'ils ne se divisent pas. En outre, ce hadith montre que nous devons tout faire pour entraver les voies menant à la division. * * * [28] Rapporté par Abû Dâwûd (2608, 2609). 71) TOUT MOUVEMENT ISLAMIQUE A DES ENNEMIS QUI SE DRESSENT CONTRE LUI Les groupes islamiques existant en dehors de ce pays [29] sont confrontés aux satires féroces de certains écrivains et journalistes. Quel conseil donneriez-vous à ceux qui parlent sur les groupes islamiques avec l'intention de leur nuire et de leur causer du tort? Il n'est pas possible de rendre tout le monde muet. En fait, tout mouvement ou essor islamique verra inévitablement se dresser sur son chemin ceux qui ne veulent pas la vérité. Allah (ـ) a dit dans Son Livre: «C'est ainsi que Nous fîmes à chaque prophète un ennemi parmi les criminels» [30]. Et prenez cet exemple simple: le Messager (ج) était, avant que ne lui soit descendue la révélation, la personne digne de confiance chez les Qurayshites, la personne qui «incarnait» l'honnêteté. Mais, à partir du moment où Allah (ـ) a fait descendre la révélation sur lui, il fut considéré comme menteur, sorcier, fou et poète, et ils l'ont insulté de tous les noms. C'est pourquoi, il est inévitable pour toute initiative ou éveil islamique d'avoir à affronter des ennemis qui

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L’éveil Islamique : Règles et Conseils (Partie 3/3)
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