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Le sacrifié d’Abraham : Ismaël ou Isaac ?

الفرنسية - Français

المؤلف Ahmed Ibn Abdel-Halim Ibn Taymia ، Karim Zentici
القسم مقالات
النوع نصي
اللغة الفرنسية - Français
المفردات من الرسل والأنبياء عليهم السلام
Le sacrifié d’Abraham : Ismaël ou Isaac ? Voici une question que s’est posée les savants de l’Islam. Cet article démontre en plusieurs point lequel fut réellement le sacrifié.

التفاصيل

Au nom d’Allah, L’infiniment Miséricordieux, le très Miséricordieux   Le sacrifié d’Abraham : Ismaël ou Isaac ?   Louange à Allah ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons !   Adaptation de : Majmû’ el Fatâwa de Cheikh el Islam ibn Taïmiya (4/331-336).    Ismaël est le fils d’Ibrahim qui fut choisi par son père pour le sacrifier comme l’établissent le Coran, la Sunna, et un certain nombre de preuves qui sont notoires. D’ailleurs, la Thora, qui est entre les mains des « gens du Livre », le confirme.  Les anciennes écritures disent en effet : « égorge ton fils unique. »[1] L’autre traduction parle d’un premier-né. Ismaël fut bel et bien le fils unique à cette époque et le premier-né du Patriarche à l’unanimité des savants musulmans et juifs, mais ces derniers ont falsifié leurs écritures en y insérant Isaac. Par la suite, d’autres gens ont pris d’eux cette information, dont l’origine provient des Textes hébraïques falsifiés ; c’est pourquoi il est répandu chez certains musulmans que l’enfant en question fut Isaac. La Sourate les rangs, qui relate l’histoire du sacrifice, démontre notamment à travers le verset suivant que l’enfant concerné fut Ismaël : (Nous lui annonçâmes la naissance d’un enfant sage (halîm)).[2] Cette annonce nous rapporte trois informations : la nouvelle d’un enfant mâle, qui atteindra l’âge de raison ou de la puberté (Houloum qui a les mêmes racines que Halîm ndt.), et qui de surcroît sera sage. Peut-on faire plus grande preuve de sagesse (dans le sens de résignation ndt.) en s’abandonnant ainsi à son père en guise d’offrande, quand ce dernier lui dit : (Tu me trouveras si Dieu le veut parmi les patients).[3] Certains disent que la moindre des qualités qu’Allah puisse attribuer à l’un de ses prophètes, est celle d’être sage, étant donné qu’il dégage une grande force (ou qu’il domine par sa présence, ou encore qu’Allah garantit par sa présence la victoire à Ses élus.). Ibrahim lui-même fut qualifié ainsi dans les deux versets suivants : (Ibrahim était sage et dévoué).[4] (Ibrahim était sage, dévoué et repentant).[5] L’événement témoigne en faveur de ses deux hommes qu’ils sont extrêmement « sages » : (Quand il parvint à l’âge mûr, il lui dit : « Mon fils ! J’ai vu en songe que je devais t’égorger, alors vois ce que tu dois faire. » Il répondit : « Père ! Fais ce qu’on t’ordonne, tu me trouveras si Dieu le veut parmi les patients »),[6] jusqu’à : (Nous l’échangeâmes contre une offrande immense • et nous laissâmes leur souvenir dans les générations futures • Paix à Ibrâhîm ! • C’est ainsi que nous rétribuons les bienfaiteurs • Il comptait parmi nos serviteurs croyants • Nous lui annonçâmes ensuite la naissance d’Isaac qui fut un prophète parmi les vertueux • nous les avons bénis lui et Isaac. Dans leur descendance, il y a des bienfaiteurs et d’autres qui sont injustes envers eux-mêmes de façon manifeste). [7] Cette histoire démontre que l’enfant en question fut bien Ismaël et cela, pour plusieurs raisons[8] : Premièrement : le Seigneur annonce à Ibrahim la naissance d’un enfant qu’il devra vouer plus tard en sacrifice. Dans un premier temps, le Coran relate l’événement du sacrifice, pour enchaîner ensuite par le verset : (Nous lui annonçâmes ensuite la naissance d’Isaac qui fut un prophète parmi les vertueux • Nous les avons bénis lui et Isaac). Il y a donc deux annonces différentes : l’une concerne le personnage central du sacrifice et l’autre concerne Isaac, comme cela ne peut échapper à personne. Deuxièmement : l’histoire du sacrifice est uniquement mentionnée à cet endroit du Coran, alors que les autres passages se contentent d’évoquer l’annonce de la naissance d’Isaac, par exemple dans la Surate Hûd où le Très-Haut révèle : (Alors que sa femme se tenait debout, elle se mit à rire ; nous lui annonçâmes la naissance d’Isaac et de Ya’qûb après Isaac).[9] Si le sacrifice concernait effectivement Isaac, la naissance promise de Ya’qûb n’aurait plus lieu d’être. Le verset dit en effet : (Quand il a ressenti de la peur vis-à-vis d’eux, ils lui dirent : « N’aie pas peur ! », ils lui annoncèrent ensuite la naissance d’un enfant savant. Sa femme est apparue en se frappant le visage et en criant : « Quoi ! Une vieille femme stérile ! » ).[10] Allah révèle également dans la Sourate el Hijr : (Ils dirent : « Ne tremble pas ! Nous t’annonçons la prochaine naissance d’un enfant savant » • Il répondit : « M’annoncez-vous (cette nouvelle) alors que la vieillesse m’a touché ! Que m’annoncez-vous au juste ! » Ils dirent : « Nous te l’annonçons en toute vérité, ne sois donc pas du nombre de ceux qui désespèrent. » ).[11] Il n’est question ici d’aucun sacrifice. De plus, en annonçant les deux bonnes nouvelles, qui sont l’annonce du futur sacrifice et celle d’Isaac après lui, cela démontre qu’Isaac et l’enfant concerné par le sacrifice sont deux personnes différentes. D’autant plus que selon certains versets, le Seigneur à fait don du frère d’Ismaël et de Jacob à Son Ami Abram (comme le nomme ainsi la bible), à travers le verset : (Nous lui avons fait don d’Isaac et Nous lui avons offert Ya’qûb en plus ; tous deux étaient des gens pieux).[12] Le Seigneur révèle également : ( Nous lui avons fait don d’Isaac et de Ya’qûb, et nous avons établi dans sa descendance le Livre et la prophétie. Nous l’avons rétribué sur terre et dans l'au-delà il comptera parmi les pieux).[13] Aucun de ces deux versets ne fait mention de l’enfant concerné par le sacrifice. Troisièmement : Allah nous apprend que le futur sacrifice était un enfant sage. Quant à Isaac, son père reçut l’heureuse nouvelle qu’il sera un enfant savant dans un autre passage du Coran. Il y a forcément une raison pour laquelle les deux enfants furent qualifiés différemment. Cette distinction se vérifie d’autant plus lorsque l’une de leurs qualités respectives en accompagne une autre. La sagesse convient tout à fait à la patience qui revient à l’enfant concerné par le sacrifice. Le Coran affirme en effet qu’Ismaël est patient dans le verset suivant : (évoque Ismaël, el Yasa’, et Dhû el Kifl, tous comptaient parmi l’élite).[14] Voici donc une troisième raison, car un autre verset dit au sujet de l’enfant concerné par le sacrifice : (Père ! Fais ce qu’on t’ordonne, tu me trouveras si Dieu le veut parmi les patients).[15] Allah a donc reconnu à Ismaël la qualité de patient comme Il lui a reconnu ailleurs de respecter ses engagements à travers le verset : (Il était sincère envers ses engagements).[16] Il avait promis en effet à son père d’endurer patiemment son épreuve. Quatrièmement : La naissance prochaine d’Isaac relevait du miracle, car sa mère était vieille et stérile. C'est pourquoi l’Ami d’Allah (sur lui la paix) a réagi avec étonnement à l’annonce de la nouvelle céleste : (« M’annoncez-vous (cette nouvelle) alors que la vieillesse m’a touché ! Que m’annoncez-vous au juste !) Sa femme n’en fut pas moins surprise pour avoir dit : (Vais-je enfanter alors que je suis vieille et que mon époux a également un âge avancé).[17] Nous avons déjà vu que cette annonce lui vint vers la fin de sa vie, et que cette nouvelle la concernait elle et son mari. Par contre, Ibrahim (sur lui la paix) fut le seul concerné par l’annonce de l’enfant concerné par le sacrifice. Il fut mis à l’épreuve de le tuer sans que la mère d’Isaac n’ait aucun lien avec cet événement. Cela corrobore tout à fait avec le hadith rapporté dans le recueil e-Sahîh, et selon lequel le Prophète (que les bénédictions d’Allah et la paix soient sur lui) et ses compagnons nous apprennent qu’à la naissance d’Ismaël, Sarah fut jalouse de sa mère Hâjar. Dès lors, Ibrahim a pris l’enfant et la servante pour les emmener à La Mecque actuelle. Sur place, il reçut l’ordre des années plus tard de tuer son fils. Ainsi, l’enfant concerné par le sacrifice et Isaac sont deux personnes différentes. La preuve également que l’enfant concerné par le sacrifice n’est pas Issac est que le Seigneur révèle juste avant ce verset : (Nous lui annonçâmes la naissance d’Isaac (à Sarah), et celle de Ya’qûb après Isaac).[18] Comment Isaac peut-il être voué au sacrifice dans ces conditions ? L’annonce de Ya’qûb implique forcément que son père (Isaac) reste en vie avant que son fils ne vienne au monde. Personne ne conteste que l’histoire du sacrifice ait eu lieu avant la naissance de Jacob. Bien plus, ce dernier n’a vu le jour qu’après la mort de son grand-père Ibrahim (sur lui la paix) ; nul ne doute pourtant que l’anecdote du sacrifice se soit déroulée avant son décès. La preuve que cette histoire s’est déroulée à La Mecque est la suivante : le jour de la Conquête de la ville sainte, le Prophète (que les bénédictions d’Allah et la paix soient sur lui) a trouvé les cornes du fameux bélier d’Abraham à l’intérieur de la Ka’ba. Il s’est alors adressé au gardien du Temple en ces termes : « Je t’ordonne de recouvrir les cornes du Bélier, car il ne doit rien y avoir en direction de la Qibla qui puisse distraire le fidèle en prière. » C'est pourquoi l’endroit où s’est produit l’événement sert de rite depuis l’époque d’Ismaël et de son père, qui ont construit le Temple comme le formule explicitement le Coran. Personne n’assume qu’un jour Isaac, ne s’est rendu à La Mecque ni parmi les « gens du Livre » ni personne d’autre. Néanmoins, certains appartenant à la religion juive prétendent que l’histoire du sacrifice a eu lieu dans la région du Shâm (Palestine, grande Syrie…), mais ce n’est qu’un pur mensonge ! Si certaines montagnes du Shâm avaient assisté à cet événement, on l’aurait obligatoirement su, et on y aurait certainement consacré un rite, de la même façon que la Mosquée qu’Ibrahim a construite, et ses environs sont devenus des lieux de rites…   Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches, et tous ses compagnons !   Traduit et adapté  pour IslamHouse par : Karim ZENTICI Revu par Fouad SIRBAL   Publié par Le bureau de prêche de Rabwah (Riyadh) www.islamhouse.com L’islam à la portée de tous ! [1] Voici les termes de la Traduction œcuménique : « Prends ton fils, ton unique, Isaac, que tu aimes. Pars pour le pays de Morriya et là, tu l’offriras en holocauste sur celle des montagnes que je t’indiquerais. » [Genèse ; 22-3] [2] Les rangs ; 101 Ismâ’îl fut qualifié ici de Halîm que nous traduisons par « sage », mais qui prend en fait des sens multiples comme magnanime (qui est enclin au pardon comme nous le souligne e-Sa’dî), longanime (qui supporte ce qu’il pourrait réprimer comme nous l’apprend el Baghawî), ou qui se résigne, fait preuve de patience et d’une maîtrise de soi. NdT  [3] Les rangs ; 102 [4] Le repentir ; 114 D. Masson explique en ces termes le sens de Awwâh (que nous avons traduit par « dévoué » mais qui a aussi le sens d’humilité) : « celui qui gémit, qui soupire, et qui implore la miséricorde de Dieu. » Elle corrobore ainsi l’exégèse des grands spécialistes à l’exemple d’el Baghawî et de l’exégète linguiste e-Râghib el Asfahânî dans Mufradât Alfâdh el Qurân que chaque arabophone, et plus particulièrement le traducteur, doit compter dans sa bibliothèque. NdT [5] Hûd ; 75 repentant est l’un des sens de Munîb, mais de façon plus générale il signifie revenir à Allah. [6] Les rangs ; 101, 102. Certains exégètes assument que l’événement s’est passé quand Ismaël a atteint l’âge de treize ans. Toutefois, le début du premier verset peut avoir d’autres sens. Il peut vouloir dire : quand le père l’a emmené jusqu’au pied de la montagne, ou quand il eut atteint un âge avancé. [7] Les rangs ; 106-113 [8] Voir notamment Tafsîr ibn Kathîr. [9] Hûd ; 71 Il s’agit dans cet épisode de Sarah fille de Hârân fils de Ahwar qui fut mariée à son cousin Ibrahim (voir Tafsîr el Baghawî qui précise notamment que Saraï se tenait derrière un rideau.) [10] E-Dhâriyât ; 28 Selon certains exégètes, elle n’a fait que crier d’où elle était, sans se montrer à ses visiteurs, mais par un effet de rhétorique, c’est sa voix qui se serait déplacée. [11] El Hijr ; 53 [12] Les Prophètes ; 72 [13] L’araignée ; 27 [14] Sâd ; 48 [15] Les rangs ; 101, 102 [16] Mariam ; 54 [17] Hûd ; 72 [18] Hûd ; 71