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كلمة (المقدِّم) في اللغة اسم فاعل من التقديم، وهو جعل الشيء...

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كلمة (خالق) في اللغة هي اسمُ فاعلٍ من (الخَلْقِ)، وهو يَرجِع إلى...

Qu’Allah te guérisse (T’inquiète pas, tout ira mieux, in sha Allah) !

الفرنسية - Français

المؤلف Abdelaziz As-Sadhan ، Sofian Abou Abdillah
القسم كتب وأبحاث
النوع نصي
اللغة الفرنسية - Français
المفردات الطب والتداوي والرقية الشرعية - آداب عيادة المريض
En consultant cet écrit intitulé « Qu’Allah te guérisse... », nous avons trouvé qu’il regroupe un ensemble de bonnes manières, de règles religieuses, d’avis juridiques et d’histoires réelles qui concernent le malade – notamment l’aspect moral, les adorations ou la façon de vivre avec la maladie – mais aussi ceux qui souhaitent leur rendre visite puisqu’il détaille les bonnes manières relatives à la visite du malade – Abdul-Azîz Ali-Sheikh, Mufti d’Arabie Saoudite.

التفاصيل

T'INQUIETE PAS, TOUT IRA MIEUX, IN SHA ALLAHEcrit par LE NOBLE SHEIKH: CABDULAZIZ AS-SADHAN Préfacé par SON EXCELLENCE LE MUFTI D'ARABIE SAOUDITE: CABDULAZIZ ÂLI-SHEIKH Préfacé par Traduit par SOFIAN ABU CABDILLAH Publié par Le bureau de prêche de Rabwah (Riyadh) www.islamhouse.com L'islam à la portée de tous! Préface de son excellence le mufti d'Arabie Saoudite Qu'Allah soit loué exclusivement, et que la prière et le salut soient sur le dernier des prophètes. Les bienfaits d'Allah sur Ses serviteurs sont nombreux. Parmi les meilleurs d'entre eux, après ceux de la foi et de la sécurité, on retrouve le bienfait de la santé physique. Le prophète (ج) dit à ce sujet: «Quiconque d'entre vous se réveille l'esprit en sécurité, le corps en bonne santé, possédant ses provisions quotidiennes, c'est comme s'il toute la vie d'ici-bas lui avait été rassemblée.» Ainsi, le bonheur d'être en bonne santé est un énorme bienfait qui exige du musulman qu'il soit reconnaissant envers Allah, aussi bien avec son cœur qu'avec sa langue et les autres membres de son corps, ceci en les utilisant dans l'obéissance d'Allah. Parfois, il arrive que des facteurs viennent affecter cette bonne santé et l'affaiblir. Mais ce mal qui atteint le musulman ou la musulmane n'est qu'une épreuve venant d'Allah, un moyen d'expier ses péchés et de l'élever en degrés, à condition que le malade patiente en espérant la récompense d'Allah. Le prophète (ج) dit à ce sujet: «Que l'affaire du croyant est réjouissante! Tout ce qui lui arrive est un bien pour lui, et ceci n'est valable pour personne d'autre que le croyant. Si un bienfait l'atteint, il est reconnaissant et c'est alors un bien pour lui. Et si un malheur l'atteint, il patiente et c'est alors un bien pour lui [1].» Il existe certaines règles qu'il convient d'appliquer pendant l'état de maladie, de même qu'il existe des règles de bienséance pour la visite du malade. Il existe également des règles qui se rapportent à la maladie elle-même, c'est notamment une cause qui permet de disposer de certaines permissions dans les adorations. En consultant cet écrit intitulé «T'inquiète pas, tout ira bien, in shâ Allah...», nous avons trouvé qu'il regroupe un ensemble de bonnes manières, de règles religieuses, d'avis juridiques et d'histoires réelles qui concernent le malade – notamment l'aspect moral, les adorations ou la façon de vivre avec la maladie – mais aussi ceux qui souhaitent leur rendre visite puisqu'il détaille les bonnes manières relatives à la visite du malade. Qu'Allah récompense le sheikh cAbdulazîz As-Sadhân pour ses efforts et les rende profitables, et qu'Il lui accorde Sa récompense. Et qu'Allah prie, salue et bénisse notre prophète Muhammad ainsi que l'ensemble de ses proches et ses compagnons. Le Mufti Général du Royaume d'Arabie Saoudite, Directeur du Comité des Grands Savants, Responsable de la Direction des Recherches Scientifiques et de l'Iftâ': cAbdulazîz Ibn cAbdillah Ibn Muhammad Âli Sheikh, * * * [1] Rapporté par Muslim (n°7425), d'après le hadith de Suhayb (س). Introduction: au chevet du malade As-Salâm cAlaykum wa Rahmatullah wa Barakâtuh. Mon frère malade! Rien de grave, ce n'est qu'une purification si Allah (ـ) le veut! Je demande à Allah l'Immense, le Seigneur de l'immense Trône, qu'Il te guérisse! Qu'Allah te guérisse, prenne soin de toi et te ramène au sein de tes proches en bonne santé et plein de récompenses...Âmîn, Ô Seigneur de l'Univers. Mon frère malade! Je t'écris ces quelques feuilles en étant convaincu qu'Allah te ramènera auprès de nous, guéri de tout mal. Mon frère! Qu'Allah prenne soin de toi! Je sais comme tout le monde – et je ne cherche en aucun cas à deviner l'inconnu – que les cas des malades sont différents d'une maladie à l'autre. Ceux qui sont gravement malades sont plus angoissés et chagrinés que ceux qui le sont légèrement. Mais la bonne opinion d'Allah affaiblit toute difficulté, et la rend même facile. Et chaque fois que le serviteur émet une bonne opinion d'Allah, sa maladie s'allège pour lui. Le prophète (ج) a dit: «Allah le Très-Haut a dit: «Je suis comme l'opinion que Mon serviteur se fait de moi. Qu'il pense de Moi ce qu'il veut, s'il pense du bien il aura un bien, et s'il pense du mal il aura un mal [2].»» Réfléchis à ce hadith, qu'Allah (ـ) te guérisse, et médite-le tout le temps, émets une bonne opinion d'Allah et sache qu'Il est Capable de toute chose. Ainsi, si tu as une bonne opinion d'Allah et qu'Allah sait que tu es sincère dans l'opinion que tu as de Lui, tu ressentiras la paix dans ton âme et la sérénité dans ton cœur, et tu te blâmeras toi-même pour tous les jours passés où tu n'as pas ressenti cet état d'esprit. Qu'Allah (ـ) te guérisse! Alors que tu es sur le lit du malade, voyant les gens venir et repartir, espérant un jour aller et venir comme eux le font. Et tu es parfaitement en droit d'espérer cela, tout le monde souhaite avoir la santé à chaque instant. Mais t'es-tu demandé un instant pourquoi Allah (ـ) t'a éprouvé par cette maladie? En tout cas, «je demande à Allah l'Immense, le Seigneur de l'immense Trône, de te guérir [3].» Mon frère, qu'Allah prenne soin de toi! C'est une habitude d'Allah le Très-Haut que d'éprouver Ses créatures par des malheurs. Ceux-ci diffèrent et peuvent prendre plusieurs formes: ils peuvent parfois toucher le corps, les biens ou les enfants... Si tu comprends cela, tu sauras dès lors que le bienfait de la santé – qu'Allah te la rende – est bien plus important que l'argent et tous les biens que l'on puisse posséder, quels que soient leur valeur et leur nombre. C'est bien pour cela que l'on remarque que le malade dépense de ses biens pour guérir sans chercher à savoir combien cela lui coûte. Et ceci est clairement observable. Le malade ne se préoccupe pas de savoir combien d'argent il perd, il arrive même au contraire qu'il s'endette lorsque le besoin se fait ressentir sans se soucier sur le moment de l'ampleur de la dette, étant donné le bienfait énorme que constitue la guérison. * * * [2] Rapporté par Ahmad (n°8715), At-Tabarânî (n°7951), Ibn Hibbân (n°639) et d'autres. Cf. «As-Silsilah» d'Al-Albânî, (n°1663). Le hadith comporte d'autres variantes. [3] Le prophète (ج) prononçait cette invocation en présence du malade, comme rapporté par At-Tirmidhî (n°2009) et Ahmad (n°2030). Les causes des épreuves Mon frère, qu'Allah te guérisse! Sais-tu pour quelle raison le musulman est éprouvé, particulièrement dans sa santé? La réponse est que l'apparition de la maladie a des causes diverses:PREMIEREMENT: QUE LE SERVITEUR FASSE PREUVE DE MANQUEMENT OU DE LAXISME VIS-A-VIS DE CERTAINES OBLIGATIONS D'ALLAH (ـ) Dans ce cas, la maladie constitue une punition d'Allah. En effet, Allah le Très-Haut a dit: ﴾مَنْ يَعْمَلْ سُوءًا يُجْزَ بِهِ وَلَا يَجِدْ لَهُ مِنْ دُونِ اللَّهِ وَلِيًّا وَلَا نَصِيرًا١٢٣﴿ [النساء: 123]. «Quiconque fait un mal sera rétribué pour cela, et ne trouvera en sa faveur, hors d'Allah, ni allié ni secoureur [4].» Allah (ـ) a également dit: ﴾وَمَا أَصَابَكُمْ مِنْ مُصِيبَةٍ فَبِمَا كَسَبَتْ أَيْدِيكُمْ وَيَعْفُو عَنْ كَثِيرٍ٣٠﴿ [الشورى: 30]. «Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup [5].» Une personne pieuse a dit un jour: «Je n'ai pas commis le moindre de péché sans en constater les conséquences néfastes sur mon corps, ma famille ou mes biens.» [4] S. 4, v. 124. [5] S. 42, v. 30. DEUXIEMEMENT: QUE LA MALADIE SOIT UN MOYEN D'EXPIER LES PECHES COMMIS PAR LE SERVITEUR Le prophète (ج) dit à ce propos: «Rien n'atteint le musulman comme fatigue, maladie, angoisse, souci ou difficulté – et même l'épine qui le pique – sans qu'Allah ne lui expie pour cela un partie de ses péchés [6].» [6] Rapporté par Al-Bukhârî (n°5641) et Muslim (n°6513). TROISIEMEMENT: QUE LA MALADIE SOIT UN MOYEN D'ELEVER LE RANG DU MALADE DANS L'AU-DELA Le prophète (ج) dit à ce propos: «L'homme dispose parfois d'un rang auprès d'Allah auquel il ne peut parvenir grâce à ses actes. C'est parce qu'Allah ne cesse de l'éprouver par ce qu'il déteste qu'Il l'y fait parvenir [7].» On retrouve également dans ce sens sa parole: «Celui dont Allah veut du bien, il l'éprouve [8].» Ou encore: «Lorsqu'Allah aime un peuple, Il les éprouve [9].» [7] Rapporté par Abû Yaclâ et Al-Hâkim, considéré comme bon («Hasan») par Al-Albânî. [8] Rapporté par Al-Bukhârî (n°5645). [9] Rapporté par At-Tirmidhî (n°2396), Ibn Mâjah (4031), Ahmad (n°23683), At-Tayâlusî et Al-Bayhaqî. QUATRIEMEMENT: QUE LA MALADIE SOIT UN MOYEN DE REPOUSSER UN AUTRE MAL Allah (أ) a dit: ﴾وَعَسَى أَنْ تَكْرَهُوا شَيْئًا وَهُوَ خَيْرٌ لَكُمْ﴿ [البقرة: 216]. «Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle est un bien pour vous [10].» Mon frère, qu'Allah prenne soin de toi et te guérisse! Voici quatre causes qui provoquent l'apparition de la maladie. Il arrive que ces causes se produisent simultanément et parfois séparément. Interroge-toi – qu'Allah t'accorde la guérison – pour savoir de quel catégorie tu fais partie. Si tu as l'habitude de respecter les devoirs qu'Allah t'a imposés – et je suis convaincu que c'est le cas – alors sois optimiste en espérant que ta maladie soit une cause pour t'élever en degrés auprès d'Allah (ـ) et t'expier tes péchés précédents. Fais tes propres comptes! Qu'Allah te récompense! Remets-toi en question et cherche à savoir où tu en es ; et répète cela incessamment. Ce n'est pas une honte en soi de faire une erreur, mais la vraie honte et la sottise et de s'entêter dans son erreur. Je demande à Allah qu'Il fasse de ta maladie un moyen d'élever ton rang ici-bas et dans l'au-delà. * * * [10] S. 2, v. 216. Le repentir sincère Maintenant que tu sais cela mon frère – qu'Allah le Très-Haut te protège – considère ce qui suit. Si tu commets des manquements dans l'accomplissement des obligations, alors demande pardon à Allah pour tes péchés et retourne de nouveau à Lui. Rappelle-toi la parole d'Allah (ـ): ﴾وَإِنِّي لَغَفَّارٌ لِمَنْ تَابَ وَآمَنَ وَعَمِلَ صَالِحًا ثُمَّ اهْتَدَى٨٢﴿ [طه: 82]. «Et je suis Grand Pardonneur envers celui qui se repent, croit, fait bonne œuvre, puis se met sur le bon chemin [11].» Et remémore-toi la parole d'Allah (ـ): ﴾وَمَنْ تَابَ وَعَمِلَ صَالِحًا فَإِنَّهُ يَتُوبُ إِلَى اللَّهِ مَتَابًا٧١﴿ [الفرقان: 71]. «Et quiconque se repent et accomplit une bonne œuvre c'est vers Allah qu'aboutira son retour [12].» Repense à la parole du prophète (ج): «Quiconque se repent avant que le soleil ne se lève à son couchant, Allah accepte son repentir [13].» Empresse-toi donc – qu'Allah (ـ) te guérisse – de te défaire de tes péchés et repens-toi très sincèrement à Allah, tu verras qu'Allah t'apportera de quoi te réjouir et alléger ta poitrine. Par contre – qu'Allah te soulage et t'élève en degrés – il est sûr que toi comme moi, et beaucoup d'autres personnes, nous entendons parler du mot «repentir» mais malheureusement, certaines personnes – qu'Allah les guide – n'accordent pas à ce terme la valeur qu'il mérite. En effet, tout ce qui est appelé «repentir» n'est pas forcément un vrai repentir. Il existe un repentir qui n'est que par la langue, et cette forme de repentir est comparable à un mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau. Mais il existe un repentir sincère, c'est celui qui est exigé par la religion. Mais quelles sont donc les conditions du repentir sincère? Le repentir sincère a été défini par Ibn Kathîr (/) en ces termes: «un retour véridique plein de détermination, qui efface tous les méfaits qui le précèdent, recompose la foi de son auteur, le revigore et le repousse loin des bassesses qu'il avait l'habitude de commettre [14].» Les conditions du repentir sincère, lorsque celui-ci se rapporte à une désobéissance entre le serviteur et Allah, sans injustice commise envers un être humain, sont au nombre de trois: - La première: s'arrêter de commettre le péché - La deuxième: regretter de l'avoir commis - La troisième: émettre la ferme intention de ne plus jamais le commettre Et si l'une de ces conditions n'est pas respectée, alors le repentir n'est pas accepté. En revanche, lorsque le péché a des conséquences sur un être humain, les conditions sont au nombre de quatre: les trois citées précédemment, auxquelles on ajoute le fait de se débarrasser des biens d'autrui ou leur restituer leurs droits. Par exemple, il s'agit pour quiconque s'est emparé injustement des biens d'autrui de les rendre à son ayant-droit. Ou bien lorsqu'on a accusé injustement une personne d'adultère, de se livrer auprès de la personne accusée ou lui demander pardon, ce qui lui épargnera la sentence prévue pour ce délit. Ou encore, lorsqu'on a médit d'une personne, il s'agit de se rendre auprès d'elle et lui demander grâce [15]. Aussi, il est obligatoire de se repentir de tous ses péchés. Si on ne se repent que d'une partie d'entre eux, le repentir est valide pour ces péchés, mais il reste toujours à se repentir des autres, comme l'ont dit les gens de la vérité. Voici mon frère, qu'Allah (ـ) te guérisse, un résumé des avis des gens de science au sujet des conditions du repentir. Or chacun d'entre nous a besoin de se repentir. Nous demandons à Allah qu'Il revienne vers nous. Âmîn. Mon frère, qu'Allah te rende la santé et t'en fasse profiter tout au long de ta vie! Peut-être réfléchis-tu maintenant à ta maladie en te demandant quand est-ce que tu vas guérir, ou en te demandant si tu as de longs jours devant toi? En général, c'est le genre de questions qui survient à l'esprit du malade à certains moments. Mais il existe deux choses qui, si tu les connais, allègeront ta souffrance et dissiperont ta tristesse et ton angoisse jusqu'à peut-être les faire complètement disparaître – si Allah (أ) le veut. - La première: c'est que cette souffrance que tu éprouves n'a pas atteint ta religion. Et cela est de nature à réduire l'impact de cette épreuve. En effet, l'épreuve dans la religion, qu'Allah nous en préserve – expose la personne éprouvée aux péchés et aux sanctions. Quant au fait d'être éprouvé dans autre que la religion, comme par exemple dans son corps, ses enfants, ses biens...si la personne qui subit cela espère la récompense auprès d'Allah, il obtiendra certes la rétribution et la récompense d'Allah. Espère donc la récompense de ce qui t'arrive, mon frère, et loue Allah pour ne pas t'avoir éprouvé dans ta religion. - La deuxième: c'est que ta souffrance est plus légère et facile que celle des autres. Si tu demandais ou observais les autres malades autour de toi, tu aurais constaté qu'ils endurent des douleurs plus intenses. Remercie donc Allah pour la légèreté de ta douleur. Aussi, je te rappelle la parole de Shurayh (/): «Pas une épreuve ne m'a atteint sans que je loue Allah pour quatre raisons: - Qu'Il m'ait permis de patienter, - Qu'Il m'ait permis de dire: «C'est à Allah que nous appartenons et c'est vers Lui que nous retournerons [16],» - Qu'Il ne m'ait pas touché d'une plus grande souffrance, - Qu'Il ne m'ait pas éprouvé dans ma religion.» * * * [11] S. 20, v. 82. [12] S. 25, v. 71. [13] NdT: ou bien «Allah revient vers lui» Hadith rapporté par Muslim (n°7801). «...avant que le soleil ne se lève à son couchant»: c'est-à-dire avant l'arrivée de l'Heure. [14] Cf. «Tafsîr Ibn Kathîr», (1/416). [15] Dans son œuvre «Madârij As-Sâlikîn», Ibn Al-Qayyim (/) a détaillé la question de la médisance envers son frère musulman ou son accusation à tort. Il s'est notamment intéressé à la question suivante: «est-il nécessaire d'informer la personne victime de médisance, de colportage ou d'accusation injuste et lui demander le pardon, ou est-il suffisant de se repentir uniquement auprès d'Allah?» Il a rapporté deux avis, un qui stipule qu'il est une condition du repentir que de l'informer, et l'autre qui affirme que cela n'est pas une condition et qu'il est suffisant de se repentir auprès d'Allah et de mentionner cette personne en bien dans les endroits où on l'a précédemment mentionné en mal, en compensant la médisance par des louanges et la mention de ses qualités, en remplaçant l'accusation injuste par la mention de son innocence et de sa chasteté ; et en demandant le pardon pour lui d'une manière équivalente à l'ampleur de la médisance. Puis il a dit: «ceci est le choix de notre sheikh Abû Al-cAbbâs Ibn Taymiyah – qu'Allah bénisse son âme. Et les adeptes de cet avis ont argumenté par le fait que d'informer la personne victime n'engendre que des dégâts sans générer le moindre bénéfice, puisque cela n'ajoute à la victime que nuisance, entêtement et tristesse, alors qu'elle était apaisée avant d'entendre cela. Ainsi, lorsqu'elle en prend connaissance, il se peut qu'elle ne puisse le supporter et que cela lui cause des nuisances aussi bien mentales et physiques» - cf. «Madârij As-Sâlikîn» (vol. 1/290-291). [16] En phonétique: «Innâ li_Llah wa innâ ilayhi râjicûn». Les étapes de la maladie Mon frère, sache que le malade connaît différents stades: lors de sa maladie, durant son traitement et après sa guérison.PREMIERE ETAPE: LORS DE LA MALADIE Chaque personne touchée d'un mal doit savoir que tout drame qui l'atteint lui a certainement été destiné. Allah (ـ) dit à ce propos: ﴾مَا أَصَابَ مِنْ مُصِيبَةٍ فِي الْأَرْضِ وَلَا فِي أَنْفُسِكُمْ إِلَّا فِي كِتَابٍ مِنْ قَبْلِ أَنْ نَبْرَأَهَا إِنَّ ذَلِكَ عَلَى اللَّهِ يَسِيرٌ٢٢﴿ [الحديد: 22]. «Nul malheur ne se produit sur terre ni ne vous atteint, sans qu'il soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l'ayons réalisé ; et cela est certainement facile pour Allah [17].» Que le musulman prenne garde à se mettre en colère contre le décret d'Allah! Et tu trouveras ci-dessous – qu'Allah le Tout-Puissant te guide vers ce dont Il est satisfait – une réponse détaillée de l'érudit, le sheikh Muhammad Ibn cUthaymîn (/). En fait, il a été interrogé au sujet d'une personne qui s'exaspère du décret d'Allah lorsqu'un malheur l'atteint. Voici donc sa réponse: «Les gens qui subissent un malheur se répartissent en quatre degrés. - Le premier degré: ceux qui s'exaspèrent. Cela peut avoir lieu de plusieurs manières: 1. Par le cœur: comme le fait de s'irriter contre son Seigneur et d'être pris de colère contre ce qu'Allah lui a destiné. Et ceci est strictement interdit («Harâm») et peut même faire dériver vers la mécréance. Allah (أ) dit en effet: ﴾وَمِنَ النَّاسِ مَنْ يَعْبُدُ اللَّهَ عَلَى حَرْفٍ فَإِنْ أَصَابَهُ خَيْرٌ اطْمَأَنَّ بِهِ وَإِنْ أَصَابَتْهُ فِتْنَةٌ انْقَلَبَ عَلَى وَجْهِهِ خَسِرَ الدُّنْيَا وَالْآخِرَةَ ذَلِكَ هُوَ الْخُسْرَانُ الْمُبِينُ١١﴿ [الحج: 11]. «Il en est parmi les gens qui adorent Allah marginalement. S'il leur arrive un bien, ils s'en tranquillisent, et s'il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage, perdant ainsi (le bien) d'ici-bas et de l'au-delà. Telle est la perte évidente! [18]» 2. Par la langue: comme d'invoquer le malheur ou la destruction contre soi-même etc. 3. Par les membres: comme le fait de se frapper les joues, se déchirer les vêtements, s'arracher les cheveux etc. Et tout cela est strictement interdit car cela n'équivaut pas au minimum de patience exigé. - Le deuxième degré: ceux qui patientent et endurent. Et la patience est comme le décrit un poète: L'endurance a comme son nom l'indique, un goût amer, Mais ses conséquences sont plus douces que le miel. La personne qui patiente ressent que le malheur qui l'atteint est difficile mais elle s'efforce de le supporter. Et bien qu'elle éprouve de l'aversion pour ce qui l'atteint, sa foi le garde de se mettre en colère. Cette personne préfère ne pas être éprouvée. Cet état est le minimum requis car Allah (ـ) a ordonné d'être patient: ﴾وَأَطِيعُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَلَا تَنَازَعُوا فَتَفْشَلُوا وَتَذْهَبَ رِيحُكُمْ وَاصْبِرُوا إِنَّ اللَّهَ مَعَ الصَّابِرِينَ٤٦﴿ [الأنفال: 46]. «Obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants [19].» - Le troisième degré: ceux qui sont satisfaits du malheur qui leur arrive. Pour ces personnes, le fait qu'un mal les touche ou non leur est égal, et lorsqu'il se produit, cela ne leur est pas particulièrement difficile. Ce degré est préférable mais n'est pas obligatoire, selon l'opinion la plus probante. Et la différence avec le degré précédent est claire: ceux qui sont satisfaits s'accommodent aussi bien de l'absence que de la présence d'une épreuve tandis que les autres ressentent de la difficulté mais arrivent à patienter. - Le quatrième degré: ceux qui sont reconnaissants. Et ce degré est le plus grandiose. Il consiste à être reconnaissant et remercier Allah pour le malheur qu'Il a décrété, après avoir compris que ce malheur était un moyen d'expier les péchés et même d'augmenter les bonnes actions. Le prophète (ج) dit à ce sujet: «Pas un musulman n'est atteint de maladie douloureuse ou de tout autre gêne sans qu'Allah lui efface ses péchés, à l'image de l'arbre qui perd ses feuilles [20].» - Fin de citation. Après cette réponse judicieuse de notre référence Ibn cUthaymîn (/), il convient pour quiconque a été touché d'un malheur d'avoir une bonne opinion d'Allah (ـ) à tout moment, et particulièrement pendant sa maladie. N'oublie pas la parole du prophète (ج) qui a été mentionnée précédemment: «Allah le Très-Haut a dit: «Je suis comme l'opinion que Mon serviteur se fait de moi. Qu'il pense de Moi ce qu'il veut, s'il pense un bien il aura un bien, et s'il pense du mal il aura un mal [21].»» Emets donc une bonne opinion d'Allah le Très-Haut et sois convaincu qu'Il va te guérir de la maladie dont tu souffres. Ibn Hajar (/) a dit en commentant un hadith: «...ceci indique que la guérison des maladies, quelles qu'elles soient, en faisant des invocations et en demandant secours à Allah est plus efficace et bénéfique que les remèdes médicaux ; et que l'effet de l'invocation et la réaction qu'elle entraîne sur le corps est plus effectif que l'action des médicaments. Toutefois, son efficacité est déterminée par deux facteurs: le premier est dans la sincérité de l'intention, le second est lié à la force de la personne qui soigne, autrement dit l'intensité avec laquelle elle se dirige vers Allah, la force de son cœur, sa piété et la sincérité avec laquelle elle s'en remet à Allah» – fin de citation [22]. Mon frère, qu'Allah te guérisse! Relis trois fois cette parole: «...la guérison des maladies, quelles qu'elles soient, en faisant des invocations et en demandant secours à Allah est plus efficace et bénéfique que les remèdes médicaux...». Mais ne comprends surtout pas que les soins médicaux doivent être délaissés. Ce qui est visé par cette parole est que d'invoquer Allah (ـ) et Lui demander secours avec honnêteté et sincérité fait plus d'effet que les médicaments et autres remèdes. Mon frère, remercie Allah! Nous avons tous la capacité d'invoquer Allah, pourquoi donc nous privons-nous d'un bienfait dont le début est facile et dont la fin est une récompense abondante. Aussi, je te rappelle à l'occasion une invocation prophétique que le messager d'Allah (ج) avait l'habitude d'enseigner à ceux qui se plaignaient d'une maladie. cUthmân Ibn Abî Al-cÂs relate qu'il s'est plaint un jour auprès du messager d'Allah (ج) d'une douleur qu'il ressentait depuis qu'il s'était converti à l'Islam. Ce à quoi le prophète (ج) répondit: «Pose ta main sur la partie de ton corps qui te fait mal et dis: «Bismillah» (trois fois), puis prononce sept fois: «Acûdhû bi_cizzati_Llah wa qudratihî min sharri mâ ajidu wa uhâdhir [23]» [24]». Dépêche-toi donc – et qu'Allah te rende la santé – d'appliquer ce hadith sur toi-même en prononçant la formule d'invocation qui a été rapportée tout en ayant une bonne opinion d'Allah et en espérant qu'Il te guérisse. Et si tu ne vois pas d'effet immédiat, ne désespère pas car la miséricorde d'Allah est vaste. Il (أ) connaît bien ton indigence et ta dépendance envers Sa miséricorde. Par ailleurs, je te rappelle – et qu'Allah te guérisse – l'histoire des messagers et prophètes d'Allah (†) qui étaient les gens qui invoquaient le plus Allah (ﻷ). Voici quelques versets qui illustrent cela: Allah nous a informés qu'Ibrâhîm avait dit: ﴾وَإِذَا مَرِضْتُ فَهُوَ يَشْفِينِ٨٠﴿ [الشعراء: 80]. «Et lorsque je suis malade, c'est Lui qui me guérit [25].» Et qu'Ayyûb (÷) avait dit: ﴾وَأَيُّوبَ إِذْ نَادَى رَبَّهُ أَنِّي مَسَّنِيَ الضُّرُّ وَأَنْتَ أَرْحَمُ الرَّاحِمِينَ٨٣ فَاسْتَجَبْنَا لَهُ فَكَشَفْنَا مَا بِهِ مِنْ ضُرٍّ وَآتَيْنَاهُ أَهْلَهُ وَمِثْلَهُمْ مَعَهُمْ رَحْمَةً مِنْ عِنْدِنَا وَذِكْرَى لِلْعَابِدِينَ٨٤﴿ [الأنبياء: 83-84]. «Et Ayyûb, quand il implora son Seigneur: «Le mal m'a touché. Mais Toi, Tu es le plus Miséricordieux!» Nous l'exauçâmes, enlevâmes le mal qu'il avait, lui rendîmes les siens et autant qu'eux avec eux, par miséricorde de Notre part et en tant que rappel aux adorateurs.» Et que Yacqûb (÷) avait dit: ﴾قَالَ إِنَّمَا أَشْكُو بَثِّي وَحُزْنِي إِلَى اللَّهِ وَأَعْلَمُ مِنَ اللَّهِ مَا لَا تَعْلَمُونَ٨٦﴿ [يوسف: 86]. «Il dit: «Je ne me plains de mon déchirement et de mon chagrin qu'à Allah. Et je sais de la part d'Allah ce que vous ne savez pas [26].» Enfin, remémore-toi, cher serviteur d'Allah, ce qui touchait ton prophète, bien qu'il fût le plus pieux des hommes et celui à la plus grande foi. En fait, il subissait des maladies incomparables à celles que subissent les autres gens, elles étaient bien plus intenses! On retrouve la preuve de cela dans le hadith que relate Ibn Mascûd (س), dans lequel il dit: «J'entrai chez le messager d'Allah alors qu'il était souffrant. - Je dis: «Ô messager d'Allah, tu es extrêmement souffrant!» - Il dit: «Effectivement, je subis la souffrance de deux hommes d'entre vous.» - Je répondis: «Ceci afin que tu sois doublement récompensé.» - Il dit: «Effectivement, il en est ainsi. Pas un seul musulman n'est touché par une épine ou quoi que ce soit de plus sans qu'Allah lui efface ses péchés en échange, à l'image de l'arbre qui perd ses feuilles [27].» Je demande à Allah le Très-Haut de te rendre ta santé, et qu'il augmente ta foi et ta soumission. Âmîn. [17] S. 57, v. 22. [18] S. 22, v. 11. [19] S. 8, v. 46. [20] Rapporté par Al-Bukhârî (n°5660-5667) et Muslim (n°6504). [21] Rapporté par Ahmad (n°8715), At-Tabarânî (n°7951), Ibn Hibbân (n°639) et d'autres. Cf. «As-Silsilah» d'Al-Albânî, (n°1663). Le hadith comporte d'autres variantes. [22] Cf. «Fath Al-Bârî» (vol. 10/p. 115). [23] Signification: «Je cherche refuge par la puissance et la force d'Allah contre le mal de ce que je ressens et ce que je crains.» [24] Cf. «Sahîh Muslim» (n°5701) avec la formule «Acûdhû biLlahi wa qudratihî». La forme qui contient «bi_cizzati_Llah» a elle été rapportée par Ibn Mâjah (n°3522). [25] S. 26, v. 80. [26] S. 12, v. 86. [27] Rapporté par Al-Bukhârî (n°5648). DEUXIEME ETAPE: DURANT TON TRAITEMENT Lors des soins, il nous est demandé de mettre en œuvre les moyens qui permettent la guérison. Allah (ـ) dit: ﴾هُوَ الَّذِي جَعَلَ لَكُمُ الْأَرْضَ ذَلُولًا فَامْشُوا فِي مَنَاكِبِهَا وَكُلُوا مِنْ رِزْقِهِ وَإِلَيْهِ النُّشُورُ١٥﴿ [الملك: 15]. «C'est Lui qui vous a soumis la terre: parcourez donc ses grandes étendues et mangez de ce qu'Il vous fournit. Vers Lui est la Résurrection [28].» Allah a ordonné et incité à parcourir la terre car c'est un moyen d'obtenir la subsistance. Lis également cet autre verset dans lequel Allah ordonne de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour obtenir la subsistance: ﴾فَإِذَا قُضِيَتِ الصَّلَاةُ فَانْتَشِرُوا فِي الْأَرْضِ وَابْتَغُوا مِنْ فَضْلِ اللَّهِ وَاذْكُرُوا اللَّهَ كَثِيرًا لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ١٠﴿ [الجمعة: 10]. «Puis quand la prière est achevée, dispersez-vous sur terre et recherchez de la grâce d'Allah, et invoquez beaucoup Allah afin que vous réussissiez [29].» Ainsi, Allah a ordonné de se disperser sur terre pour dans la recherche de la subsistance. Et si tu veux méditer encore un peu plus, lis cet autre verset: ﴾وَهُزِّي إِلَيْكِ بِجِذْعِ النَّخْلَةِ تُسَاقِطْ عَلَيْكِ رُطَبًا جَنِيًّا٢٥﴿ [مريم: 25]. «Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres [30].» En effet, Maryam () était en train de subir les douleurs de l'accouchement, et la douleur et la tristesse l'avaient poussé à bout au point qu'elle dise: ﴾يَا لَيْتَنِي مِتُّ قَبْلَ هَذَا وَكُنْتُ نَسْيًا مَنْسِيًّا﴿ [مريم: 23]. «Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant et que je fusse totalement oubliée! [31]» Et malgré cela, Allah lui a ordonné de mettre en œuvre les moyens pour guérir en lui disant: «Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres.» Et tout ce que je viens de mentionner ne t'est sûrement pas nouveau, mais je voulais que cela s'ancre encore plus dans ton esprit. * * * Mon frère, qu'Allah prenne soin de toi! Malgré tout cela, je veux dire par là le fait qu'Allah ait légiféré d'accomplir les moyens permettant la guérison, sache que si tous ces moyens étaient réunis – et même si les anges, les djinns et les hommes se regroupaient en totalité et s'entraidaient les uns les autres – ils n'auraient jamais la capacité de te causer le moindre bien ou mal à moins qu'Allah le veuille: ﴾وَمَا تَشَاءُونَ إِلَّا أَنْ يَشَاءَ اللَّهُ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلِيمًا حَكِيمًا٣٠﴿ [الإنسان: 30]. «Cependant, vous ne pourrez vouloir, à moins qu'Allah veuille. Et Allah est Omniscient et Sage [32].» Et Allah dit également: ﴾وَمَا تَشَاءُونَ إِلَّا أَنْ يَشَاءَ اللَّهُ رَبُّ الْعَالَمِينَ٢٩﴿ [التكوير: 29]. «Mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut, [Lui], le Seigneur de l'Univers [33].» Par ailleurs, le prophète (ج) a dit: «Sache que si l'humanité se réunissait pour te faire quelque bien, ils ne pourraient te faire qu'un bien qu'Allah t'a décrété. Et s'ils se réunissaient pour te faire quelque mal, ils ne pourraient te faire qu'un mal qu'Allah t'a décrété. [Il y a bien longtemps que] les plumes ont été levées et que les feuilles ont séché [34].» Je suis convaincu – si Allah le veut – que tu connais déjà tout cela. Mon frère, qu'Allah te guérisse, lie-toi d'espoir en premier lieu et avant toute chose avec Allah le Très Miséricordieux. Il est plus Miséricordieux envers toi que ta propre mère! Lie ton désir et ton espoir à Allah tout en ayant une bonne opinion de Lui. Il connaît bien ta faiblesse et le besoin que tu as de Lui et Il n'a aucun besoin de toi. Ô serviteur d'Allah, remets-toi à l'esprit la parole de ton Seigneur: ﴾اللَّهُ لَطِيفٌ بِعِبَادِهِ يَرْزُقُ مَنْ يَشَاءُ وَهُوَ الْقَوِيُّ الْعَزِيزُ١٩﴿ [الشورى: 19]. «Allah est Doux envers Ses serviteurs. Il pourvoie qui Il veut. Et Il est le Fort, le Puissant [35].» Mon noble frère, tout ce matériel médical et cette panoplie d'appareils qui t'entoure ne sont que des moyens de guérir. Si Allah te veut un bien, ils te seront bénéfiques et sinon, ils ne te seront pas profitables. En conséquence, ne place ton espoir qu'en Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Et avant de clore ce sujet, il est nécessaire d'attirer l'attention sur la question du traitement médical et de la recherche de la guérison. En effet, il arrive que certains malades se rendent vers des personnes connues pour prodiguer des soins à l'aide de méthodes de médecine dite populaire, sans toutefois s'interroger sur la croyance de ces «marabouts» ni sur leur méthode de guérison. La seule raison qui les motive est qu'ils ont entendu de la part d'autres personnes qu'untel ou untel s'est fait soigner auprès d'eux et a pu guérir de sa maladie. Ainsi, on constate que certains malades ou certains de leurs proches s'empressent d'aller voir ces personnes sans s'interroger à leur compte. Or, ceci est un manquement, car ces soi-disant guérisseurs se montrent sous un visage de bien et de piété devant les gens pour qu'ils pensent qu'ils sont des bienfaiteurs qui soignent par le Coran. Prends garde, serviteur d'Allah, à te rendre chez n'importe qui sans t'être renseigné préalablement. Pour illustrer cela, je t'apporte une question qui a été posée à son excellence le sheikh cAbdulazîz Ibn Bâz (/) suivie de sa réponse. Question: «Il existe une catégorie de personnes qui soignent par la médecine soi-disant populaire. Et lorsque je me suis rendu chez l'un d'eux, il m'a demandé d'écrire mon nom et celui de ma mère, puis de revenir consulter le lendemain. Et lorsqu'on revient le consulter, il décrit au malade ce par quoi il est atteint et lui prescrit le remède. Un d'entre eux prétend qu'il utilise la parole d'Allah dans son remède. Que pensez-vous de ces personnes, et quel est le statut religieux du fait de se rendre chez eux?» Réponse: «Le fait qu'une personne utilise ce genre de méthode de soin indique qu'il utilise les djinns et qu'il prétend connaître l'inconnu. Il n'est donc pas permis de se soigner de la sorte, ni de se rendre chez eux ou de les interroger, en raison de la parole du prophète (ج) au sujet de ce type de personnes: «Quiconque se rend chez un devin et l'interroge au sujet de quelque chose, sa prière ne sera pas acceptée pendant quarante jours [36].» Par ailleurs, il a été confirmé dans de nombreux hadiths qu'il est interdit de se rendre chez les devins, le voyants, les sorciers de même que l'interdiction de les interroger et de les croire. Le prophète (ج) a dit: «Quiconque se rend chez un voyant et croit à ce qu'il dit a assurément mécru à ce qui a été révélé à Muhammad (ج) [37].» Et le fait qu'une personne prétende connaître l'inconnu en posant des cailloux, des coquillages ou en traçant des lignes au sol, ou en interrogeant le malade sur son nom, celui de sa mère ou de ses proches, est un indice qui montre qu'il fait partie des devins et des voyants, ceux que le prophète (ج) a interdit de visiter et de croire. Il est donc obligatoire de prendre garde à eux, à les interroger ou à se soigner auprès d'eux, même s'ils prétendent guérir en utilisant le Coran. En effet, il fait partie des habitudes des gens du faux que de se dissimuler et de tromper. Et il est encore plus interdit de croire ce qu'ils disent. Par ailleurs, il est obligatoire pour quiconque connaît l'un d'entre eux de porter plainte auprès des gouverneurs que sont les juges et les émirs, ou les commissariats de chaque pays, afin qu'ils les jugent par la loi d'Allah, et que les musulmans échappent à leur mal, leur corruption et leur usurpation injuste des biens des musulmans. Et c'est à Allah qu'on demande l'aide, il n'y a de force et de puissance que par Allah! [38]» [28] S. 67, v. 15. [29] S. 62, v. 10. [30] S. 19, v. 25. [31] S. 19, v. 23. [32] S. 76, v. 30. [33] S. 81, v. 29. [34] Rapporté par Ahmad (n°2669), At-Tirmidhî (n°2516) et Al-Hâkim, d'après le hadith d'Ibn cAbbâs (س). [35] S. 42, v. 19. [36] Rapporté par Muslim (n°5782). [37] Rapporté par Ahmad (n°9532) et Al-Hâkim (n°15). [38] Cf. «Ad-Dacwah», p. 22-23. TROISIEME ETAPE: APRES LA MALADIE Qu'Allah prenne soin de toi, après t'avoir comblé du bienfait de la guérison, et t'avoir remplacé ta maladie par le bien-être et la bonne santé. C'est comme si j'étais avec toi et que je voyais ta langue s'agiter en remerciant Allah et en Le glorifiant! Qu'Allah te préserve, mon frère, contre tout ce qui t'est désagréable. Et si tu réfléchissais à tes manquements – si toutefois tu en as – dans certaines adorations et tu essayais de te rattraper?! Et si tu te mettais à obéir à Allah, qui t'a guéri de ta maladie?! Mon frère, qu'Allah fasse que ce qui t'a touché te purifie de tes péchés et t'élève en degrés. Prends garde à la ruse d'Iblîs, et fais attention à son piège et sa sournoiserie. Chaque fois que tu penses à commettre un péché, rappelle-toi ton état durant ta maladie. Est-ce qu'il est digne pour toi de désobéir à ton Maître qui t'a guéri? Aussi, la mauvaise conséquence des péchés ici-bas comme dans l'au-delà ne t'est pas inconnue. Mon frère! Si tu as été négligent dans l'accomplissement de la prière, alors soit déterminé à l'accomplir en groupe. Si tu as été négligent dans les prières obligatoires, particulièrement celle du matin («Fajr»), alors sois décidé après qu'Allah t'a guéri, à devenir l'un des premiers à arriver à la mosquée. Aussi, si Allah sait que tu es en lutte avec ton âme pour Lui obéir, Il t'aidera et te fera aimer l'obéissance, de même qu'il te rendra le péché détestable. Allah (ج) a dit: ﴾وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا وَإِنَّ اللَّهَ لَمَعَ الْمُحْسِنِينَ٦٩﴿ [العنكبوت: 69]. «Quant à ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les guiderons assurément sur Nos sentiers. Allah est en vérité avec les bienfaisants [39].» Et Il (ـ) a dit: ﴾وَاعْلَمُوا أَنَّ فِيكُمْ رَسُولَ اللَّهِ لَوْ يُطِيعُكُمْ فِي كَثِيرٍ مِنَ الْأَمْرِ لَعَنِتُّمْ وَلَكِنَّ اللَّهَ حَبَّبَ إِلَيْكُمُ الْإِيمَانَ وَزَيَّنَهُ فِي قُلُوبِكُمْ وَكَرَّهَ إِلَيْكُمُ الْكُفْرَ وَالْفُسُوقَ وَالْعِصْيَانَ أُولَئِكَ هُمُ الرَّاشِدُونَ٧﴿ [الحجرات: 7]. «Et sachez que le messager d'Allah est parmi vous. S'il vous obéissait dans maintes affaires, vous seriez en difficultés. Mais Allah vous a fait aimer la foi et l'a embellie dans vos cœurs et vous a fait détester la mécréance, la perversité et la désobéissance. Ceux-là sont les bien-dirigés [40].» Cherche en permanence à t'améliorer et préserve ton corps de ce qu'Allah a interdit. Que tes oreilles n'écoutent que du bien, et que tes yeux ne s'arrêtent pas sur ce qu'Allah t'a rendu illicite. Préserve ta langue contre la médisance, le colportage, le mensonge ou toute parole qui ne contient pas de bien. Préserve tes biens de l'illicite, et ne t'aventure pas dans un acte dont tu ne connais pas le statut, avant d'avoir interrogé les gens de science, comme Allah l'a ordonné dans Sa parole: ﴾فَسَۡٔلُوٓاْ أَهۡلَ ٱلذِّكۡرِ إِن كُنتُمۡ لَا تَعۡلَمُونَ﴿ «Demandez donc aux gens du rappel, si vous ne savez pas [41].» Je me conseille à moi-même ainsi qu'à toi particulièrement de faire extrêmement attention à commettre une désobéissance après qu'Allah t'a comblé du bienfait de la santé. Ne sois pas comme ceux qui oublient le bien et les grâces qu'on leur fait. Garde à l'esprit la parole d'Allah (ـ): ﴾وَإِذْ تَأَذَّنَ رَبُّكُمْ لَئِنْ شَكَرْتُمْ لَأَزِيدَنَّكُمْ وَلَئِنْ كَفَرْتُمْ إِنَّ عَذَابِي لَشَدِيدٌ٧﴿ [إبراهيم: 7]. «Et lorsque votre Seigneur proclama: «Si vous êtes reconnaissants, J'augmenterai très certainement [Mes bienfaits] pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera terrible [42].» Rappelle-toi la parole du prophète (ج): «Il n'est pas un bienfait dont Allah comble Son serviteur, qui Le loue pour cela, sans que ce qu'il dépense est meilleur que ce qu'il a reçu [43].» Remercie donc Allah (أ), loue-Le en abondance et sache que quiconque est vraiment reconnaissant envers Allah délaissera son péché. Nous demandons à Allah (ـ) qu'Il fasse durer le bien-être et la bonne santé. Mon frère, efforce-toi autant que possible – qu'Allah te bénisse – d'éviter les péchés. Je ne sous-entends pas que le délaissement des péchés ne concerne que le malade, c'est l'affaire de tous les musulmans. Mais c'est juste que le malade, vu l'état dans lequel il se trouve, devrait être l'un des premiers à ne pas désobéir. En fait, on remarque parfois que certains malades délaissent la prière ou la retardent après son heure sans excuse. D'autres écoutent de la musique, de la médisance ou bien des paroles illicites. Alors ne sois pas avare de conseils sincères envers tes frères, et rappelle-leur que leur état fait qu'ils sont dans le plus grand besoin de la miséricorde d'Allah (ﻷ) et de Sa bienfaisance. * * * [39] S. 29, v. 69. [40] S. 49, v. 7. [41] S. 21, v. 7. [42

المرفقات

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Qu’Allah te guérisse (T’inquiète pas, tout ira mieux, in sha Allah) !
T’inquiète pas, tout ira mieux, in sha Allah
T’inquiète pas, tout ira mieux, in sha Allah
T’inquiète pas, tout ira mieux, in sha Allah