العزيز
كلمة (عزيز) في اللغة صيغة مبالغة على وزن (فعيل) وهو من العزّة،...
Mu’âwiyah ibn Al-Ḥakam As-Sulamî (qu’Allah l’agrée) a dit : «Pendant que je priais avec le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut), l'un des fidèles éternua. J'ai alors dit : «Qu’Allah te fasse miséricorde !» Les gens me lancèrent des regards, alors je m’exclamai : «Que ma mère me perde ! Qu’avez-vous à me regarder ainsi ?» Ils se mirent alors à frapper des mains sur leurs cuisses. Je compris qu’ils voulaient me faire taire donc je me tus. Le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) acheva la prière. Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour lui ! Je n’ai jamais vu d’instructeur, avant ou après lui, donner un meilleur enseignement. Par Allah ! Il ne réprimanda point, ni ne me frappa, ni ne m’insulta. Il a dit : «Cette prière, rien n'y convient parmi les paroles des hommes ; ce n'est que la glorification, la proclamation de la grandeur d’Allah et la récitation du Coran.», ou comme a dit le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut). J’ai dit : «Ô Messager d’Allah ! Il y a peu encore, j’étais dans la «Jâhiliyah» (l'ignorance préislamique), puis Allah a apporté l’islam. Et, parmi nous, il y a encore des hommes qui vont chez les devins.» Il répondit : «Ne vas pas chez eux !» Je poursuivis : «Parmi nous, il y a des hommes qui consultent aussi les augures.» Le Prophète (sur lui la paix et le salut) continua : «C’est quelque chose qui se trouve dans leurs poitrines. Que cela ne les empêche point d’agir !» Ibn Aṣ-Ṣabbaḥ a dit : «Que cela ne vous empêche point d’agir !» J’ai encore dit : «Parmi nous, il y a également des hommes qui lisent les lignes.» Il répondit : «Il y avait un Prophète qui lisait les lignes. Ainsi, si cela coïncide avec sa façon, alors oui.» Puis, j’ai dit : «J’avais une esclave qui faisait paître mes moutons du côté de Uḥud et de Al-Jawaniyah. Un jour, je regardai et je vis qu’un loup était parti avec une brebis du troupeau. Comme tout homme, et parce que je suis aussi un fils d’Adam, je me mis en colère et je la giflai. J’allai trouver le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) qui me blâma pour cela. Je demandai : «Ô Messager d’Allah ! Dois-je l’affranchir ?» Il me répondit : «Amène-la-moi !» Je la lui amenai et il lui demanda : «Où est Allah ?» Elle répondit : «Au-dessus du ciel.» Il continua : «Qui suis-je ?» «Tu es le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut)», dit-elle. Alors, il m’ordonna : «Libère-la ! Car, elle est croyante.»
Mu’âwiyah ibn Al-Ḥakam As-Sulamî (qu’Allah l’agrée) informe du fait qu'alors qu’il priait avec le Prophète (sur lui la paix et le salut) lors d’une prière en groupe, il entendit l'un des fidèles éternuer. Il s’empressa de lui dire : «Qu’Allah te fasse miséricorde !» En effet, à la base, le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) a dit : «Si l’un d’entre vous éternue, qu’il dise : «Al-ḤamduliLlâh !», Louange à Allah ! Et que son frère, ou son compagnon, lui réponde : «Qu’Allah te fasse miséricorde !» Mais, il ne savait pas que cela était uniquement hors de la prière. «Les gens me lancèrent des regards !» Ils lui ont jeté des regards et l’ont fixé sans dire un mot avec un air de réprimande. Cependant, ne sachant pas pourquoi ils le désapprouvèrent, il leur répondit : «Que ma mère me perde ! Qu’avez-vous à me regarder ainsi ?» Quelle est votre affaire ? Et pourquoi donc me regardez-vous avec de la colère dans vos regards ? «Alors, ils se mirent à frapper des mains sur leurs cuisses.» Ils accentuèrent leur réprimande envers lui en frappant sur leurs cuisses. «Je compris qu’ils voulaient me faire taire, alors je me tus.» Il comprit qu’ils voulaient le faire taire et qu’il cesse de parler, alors il se tut. En effet, lorsque je saisis qu’ils m’ordonnaient de cesser de parler, je fus étonné de mon ignorance au sujet de cet affreux acte que j’avais commis, mais aussi de l’exagération de leur réprimande à mon égard. Je voulus donc me disputer avec eux mais j’ai préféré obtempérer car ils étaient plus savants que moi. Je ne me mis pas en colère et ne questionnai pas leur attitude. «Le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) acheva la prière.» : Il termina de prier. «Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour lui !» C’est-à-dire : je suis prêt à sacrifier mes parents. Ceci n’est pas un serment mais plutôt l’expression d’un dévouement [pouvant aller] jusqu’au désir de sacrifier ses parents pour le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut). «Je n’ai jamais vu d’instructeur, avant ou après lui, donner un meilleur enseignement.» En effet, le Prophète (sur lui la paix et le salut) ne le réprimanda pas ni le malmena, il lui enseigna le jugement islamique d’une manière qui donne envie de l’accepter et de s’y soumettre. «Par Allah ! Il ne me réprimanda point et ne fut pas sévère verbalement […] ni il ne me frappa» C’est-à-dire : il ne m’a pas enseigné la politesse en me frappant pour ce que j’avais commis comme erreur. «…ni il ne m’insulta» Il ne fut pas verbalement agressif mais au contraire, il m’expliqua le jugement religieux avec douceur en disant : «Cette prière, rien n'y convient parmi les paroles des hommes ; ce n'est que la glorification, la proclamation de la grandeur d’Allah et la récitation du Coran.» Il n’est pas permis de parler au cours de la prière, c’est-à-dire : échanger des propos avec des gens. En effet, cela était permis dans les débuts de l’islam, puis ce fut abrogé. Certes, on ne doit s’y livrer qu’à la célébration de la gloire et de la grandeur d’Allah, et à la récitation du Coran. «J’ai dit : «Ô Messager d’Allah ! Il y a peu encore, j’étais dans la «Jâhiliyah» : Il n’y a pas si longtemps, j’étais encore dans la période de l’ignorance préislamique, qui est appelée ainsi étant donné la prédominance de l’ignorance et la multitude d’actions blâmables qui s’y déroulaient. «Puis, Allah a apporté l’islam» Je suis passé de la mécréance à l'islam, et je ne connais pas bien encore les lois de la religion. «Et parmi nous, il y a des hommes qui vont chez les devins.» Certains de ses Compagnons se rendent chez des devins afin de les questionner au sujet d’affaires liées à l’Invisible qui doivent se dérouler dans le futur. «Il répondit : «Ne vas pas chez eux !» Il leur a été interdit de se rendre chez les devins car il se peut que certaines affaires liées à l’Invisible [qu’ils prédisent] s’avèrent en partie confirmées, de là, il se peut que l’individu ne tombe dans la confusion. En effet, les devins embrouillent l’esprit des gens au sujet de questions religieuses d’où l’interdiction formelle, mentionnée dans les Ḥadiths, de se rendre chez eux, de rendre véridique leurs propos et de leur donner un salaire. «Parmi nous, il y a des hommes qui consultent les augures.» C’est le mauvais présage dû à une chose que l’on a aperçu ou entendu, ou bien à une période ou un endroit. Les Arabes étaient connus pour la consultation des augures au point que si l’un d’entre eux désirait une bonne chose, puis apercevait soudainement un oiseau qui volait à droite ou à gauche, alors il abandonnait ce qu’il voulait entreprendre. Et parmi eux, il y en avait qui, s’ils entendaient un bruit ou apercevaient une personne, considéraient cela comme un mauvais présage. De plus, certains d’entre eux voyaient le mariage pendant le mois de Shawwal comme un mauvais présage tandis que pour autres, c’était le mercredi et le mois de Ṣafar. Tout ceci a été rendu faux par la législation islamique étant donné le mal que cela engendrait sur la raison, la pensée et le comportement de l’individu. De plus, le fait que l’individu ne s’intéresse pas à ces choses, indique que c’est en Allah qu’il place sa confiance. «Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : «C’est quelque chose qui se trouve dans leurs poitrines, mais que cela ne les empêche point d’agir !» C’est-à-dire : ils ont au fond d’eux-mêmes ce désir de consulter les augures et ils ne peuvent être blâmés pour [cette envie] car c’est un acquis de leur part, [une sorte de reflexe ne leur demandant aucun] effort. Cependant, que cela ne les empêche pas d’agir dans leurs affaires, car ils [n’en restent pas moins] responsables de leurs actes. Certes, le Prophète (sur lui la paix et le salut) leur a interdit de consulter les augures qui les empêchent d’agir. En outre, les Ḥadiths authentiques sont nombreux en ce qui concerne l’interdiction de consulter les augures et non le fait que l’individu ait au fond de lui-même ce sentiment. «J’ai dit : «Parmi nous, il y a des hommes qui lisent les lignes.» Chez les Arabes, la lecture des lignes consistait à ce que l’individu se rende chez un devin qui ordonnait à un jeune, présent devant lui, de tracer des lignes sur le sable puis de les effacer deux par deux jusqu’à ce qu’il observe les dernières lignes. Si celles-ci correspondaient à un nombre pair, alors c’était une preuve de joie et de réussite. Mais, si le nombre des lignes était impair, alors c’était une preuve d’échec et de désespoir. «Il répliqua : «Il y avait un Prophète qui lisait les lignes.» C’est-à-dire : il traçait des lignes comme les lignes faites sur le sable, puis il devinait les choses grâce à son intuition. Il a été dit que ce Prophète était Idriss ou Daniel (sur eux la paix et le salut). «Ainsi, si cela coïncide avec sa méthode, alors oui.» Celui qui a appliqué la même façon de tracer les lignes que ce Prophète, alors cela lui est permis. Cependant, nous n’avons aucun moyen de savoir avec certitude si la méthode de cet homme correspond à celle du Prophète, alors il n’y a plus lieu d’utiliser les lignes, c’est-à-dire : ceci est illicite étant donné que cette méthode était rendue permise uniquement si l’on avait la certitude de sa conformité avec la méthode de ce Prophète. Il se peut aussi qu’elle fut abrogée dans notre législation ou qu’elle était auparavant un signe de prophétie que ce Prophète possédait et qui prit fin d’où le fait que cela nous a été interdit aujourd’hui. Par conséquent, ce Ḥadith prouve clairement le caractère illicite d’œuvrer avec les lignes et non sa permission. Celui-ci témoigne aussi de la fausseté et l’inefficacité de cette méthode de tracer des lignes que certaines personnes utilisent. En effet, sa concordance implique la connaissance de la méthode utilisée par ce Prophète, mais elle ne peut être véritablement connue que par deux voies : La première est un texte [issu du Coran ou de la Tradition] clair et authentique qui décrit cette méthode. La deuxième est l’existence de nombreux récits datant de l’époque de ce Prophète jusqu’à celle de notre Prophète Muḥammad (sur lui la paix et le salut). Cependant, ces deux voies sont inexistantes. Dans ce contexte, il faut aussi souligner que les Prophètes ne prétendaient aucunement connaître la science de l’Invisible et ils n’ont jamais informé les gens de cela. En effet, les choses invisibles et futures dont ils ont informés les gens ne sont qu’une Révélation d’Allah en leur faveur et ils ne l’associent pas à eux comme Allah, le Très-Haut, a dit : ﴿(C’est Lui qui connaît le mystère. Il ne dévoile Son mystère à personne, sauf à celui qu’Il agrée comme Messager et qu’Il fait précéder et suivre de gardiens vigilants.)﴾ [Coran : 72/26 à 27]. Effectivement, la connaissance de l’invisible est spécifique à la Science d’Allah, et personne ne peut revendiquer une telle chose sauf en prétendant posséder certaines spécificités de la seigneurie d’Allah. De ce fait, le mensonge et l’imposture de ces gens sont tout à fait clairs ainsi que leur prétention d'avoir été instruit par ce noble Prophète. «Il a dit : «J’avais une esclave qui faisait paître mes moutons du côté de Uḥud et d’Al-Jawaniya.» Cette esclave s’occupait de son bétail à un endroit situé près de la montagne de Uḥud. «Un jour, je regardai et je vis qu’un loup était parti avec une brebis du troupeau.» Il remarqua un loup en train de prendre une brebis de son troupeau, c’est-à-dire : du troupeau dont elle avait la garde et la responsabilité car en réalité il appartenait à Mu’âwiyah ibn Al-Ḥakam As-Sulamî (qu’Allah l’agrée). «Comme tout homme, et parce que je suis aussi un fils d’Adam, je me mis en colère et je la giflai.» Je me mis en colère contre elle car le loup avait dévoré l’une de mes brebis, alors j’ai voulu la frapper violemment étant donné mon immense colère mais simplement «je la giflai.» : Je ne lui ai donnée qu’une simple gifle. «J’allai trouver le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) qui me blâma pour cela.» Après l’avoir giflé, il se rendit chez le Prophète (sur lui la paix et le salut) pour l’informer de son histoire. Le Prophète (sur lui la paix et le salut) s’indigna fortement de la gifle qu’il avait portée à cette esclave et le blâma pour cela. Lorsque Mu’âwiyah ibn Al-Ḥakam As-Sulamî (qu’Allah l’agrée) vit que le Prophète (sur lui la paix et le salut) fut choqué et marqué par la gravité de son acte, il prit sur lui-même et demanda : «Ô Messager d’Allah ! Dois-je l’affranchir ?» C’est-à-dire : dois-je lui donner sa liberté à cause du coup que je lui ai portée. Il lui répondit : «Amène-la-moi !» Alors, je la lui amenai et il lui demanda : «Où est Allah ?» C’est-à-dire : Où se trouve Celui qui mérite Seul l’adoration et les parfaits caractères. Et dans une autre version : «Où est ton Seigneur ?» A travers cette question, le Prophète (sur lui la paix et le salut) voulut savoir avec certitude si elle était monothéiste d’où le fait qu’il l’interpella par des propos dont le but est précis et évident. En effet, le signe des monothéistes est qu’ils croient qu’Allah est au-dessus du ciel. Elle répondit : «Au-dessus du ciel». [Littéralement] Le terme : «dans le ciel» signifie : au-dessus du ciel, l’élévation. Allah, l’Exalté, est donc au-dessus de toute chose, [au-dessus] de Son Trône qui est le toit de toutes les créatures. «Qui suis-je ?» poursuivit-il. «Tu es le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut)», dit-elle. Alors, il m’ordonna : «Libère-la ! Car elle est croyante.» Après qu’elle témoigna de l’élévation d’Allah, le Très-Haut, et de la prophétie du Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut), il ordonna qu’on lui rende sa liberté car cela était une preuve évidente de sa foi et de sa parfaite croyance