Zayd Ibn Arqam (qu’Allah l’agrée) rapporte que le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) avait l’habitude de dire : «Ô Allah ! Je me réfugie auprès de toi contre l’incapacité, la paresse, l’avarice, la sénilité et le châtiment de la tombe. Ô Allah ! Accorde à mon âme sa piété et purifie-la, car Tu es le Meilleur qui puisse la purifier, Tu es son allié et son maître. Ô Allah ! Je me réfugie auprès de toi contre un savoir qui n’est pas bénéfique, contre un cœur qui ne se recueille pas, contre une âme qui ne se rassasie pas et contre une invocation qui n’est pas exaucée.»
شرح الحديث :
Se réfugier auprès d’Allah est un acte d’adoration que l’on effectue avec le cœur et qui doit être voué exclusivement à Allah. L’incapacité et la paresse vont de pair. Elles obstruent les chemins qui mènent au bien en ce bas monde et dans l’au-delà et elles représentent l’incapacité, la fatigue et la négligence. En outre, si l’incapacité d’agir d'un individu est la conséquence de ce qu’il fait, alors on appelle cela de la paresse. C’est pourquoi Allah (Gloire sur Lui) a parlé des hypocrites en disant : ﴿Et lorsqu’ils se lèvent pour prier, ils se lèvent paresseux.﴾, car leur foi est faible et leurs âmes sont malades. La paresse ne provient donc que d’une âme souffrante. Par contre, si l’individu n’y est pour rien, alors on appelle cela de l’incapacité - qu’Allah nous en préserve - L'avarice consiste à retenir ses biens et à ne pas les dépenser dans ce qui est bon et utile. C’est ainsi que l’âme tend à aimer, amasser et thésauriser les biens matériels au lieu de les dépenser dans les différents domaines dans lesquels Allah (Gloire sur Lui) nous a ordonné de dépenser. La sénilité consiste à vieillir jusqu’à faiblir physiquement et perdre ses facultés mentales. A ce stade, la volonté décline et la personne ne peut plus acquérir quoi que ce soit de profitable pour sa vie présente ou sa vie future. Allah (Gloire sur Lui) dit dans le Coran : ﴿Et celui dont Nous prolongeons la vie, alors Nous dégradons sa constitution.﴾ Le châtiment de la tombe est une réalité, à l’unanimité des Sunnites. Dans le Coran, Allah (Gloire sur Lui) dit : ﴿Et devant se trouve un lieu intermédiaire, jusqu’au jour où ils seront ressuscités.﴾ La tombe est soit un des jardins du Paradis, soit un des trous de l’Enfer. C’est pour cela, et parce que le châtiment de la tombe est terrible, qu’il est prescrit de demander, dans chaque prière, d’en être préservé et protégé. «Ô Allah ! Accorde à mon âme sa piété !» : Accorde à mon âme d’obéir aux ordres et de s’écarter des interdits. Il est dit aussi que le mot : «Taqwâ» [Traduit ici par le mot : «piété»] désigne ici le contraire du vice, comme dans le verset suivant : ﴿Et celui qui lui a inspiré son vice et sa vertu.﴾ «Purifie-la !» : de toute bassesse. «Tu es le meilleur qui puisse la purifier» : elle n’a personne d’autre que Toi pour la purifier et nul autre que Toi ne peut la purifier. «Ô Allah ! Je me réfugie auprès de toi» : je demande Ta protection. «Contre un savoir qui n’est pas bénéfique» : un savoir sans intérêt ou un savoir qui n’est pas mis en pratique et qui sera un argument contre l’individu, au Jour de la Résurrection, comme l’a dit le Prophète (sur lui la paix et le salut) : «Le Coran est un argument pour toi ou contre toi.» Le savoir inutile est celui qui ne corrige pas le caractère de l’individu et n'influe pas sur ses actes, le privant ainsi de la récompense la plus complète. «Contre un cœur qui ne se recueille pas» : lorsqu’on mentionne Allah ou lorsqu’on récite Ses paroles. C’est la personne ayant un cœur dur. En effet, le cœur est censé vénérer Allah, accepter pleinement Sa volonté et être apte à recevoir la lumière, sinon c’est un cœur dur, le genre de cœur dont il faut se prémunir. Allah (Gloire sur Lui) dit : ﴿Et malheur à ceux dont les cœurs sont durs !﴾ «Contre une âme qui ne se rassasie pas» : à cause de son avidité pour ce bas monde, de sa convoitise et de la façon dont elle s’accroche à de vains espoirs. «Et contre une invocation qui n’est pas exaucée», cela signifie : protège-moi contre les causes pour lesquelles les invocations ne sont pas exaucées, comme la malédiction et la colère divines. En effet, le rejet de l’invocation est le signe du rejet de celui qui la prononce. Au contraire, l’invocation du croyant n’est pas rejetée : soit elle est exaucée, soit Allah lui épargne un mal équivalent à ce qu’il demande, soit encore, Il lui réserve quelque chose dans l’au-delà. L’invocation du croyant n’est donc jamais perdue, contrairement à l’invocation du mécréant. Allah (Gloire sur Lui) dit : ﴿Et l’invocation des mécréants n’est vouée qu’à l’égarement.﴾